Les personnes avec un handicap visuel incapables de faire du foot, des rencontres amoureuses ou encore de partir en vacances seules ? Ces préjugés, et bien d'autres, sont partagés par plus de la moitié des Français. L'Unadev (Union nationale des aveugles et déficients visuels) a choisi de les mettre en évidence via une Étude Ifop - Handicap visuel et préjugés, menée par l'Ifop et publiée en septembre 2024, pour rappeler l'importance de sensibiliser.
Un quotidien et une vie sociale éraflés
Ce sont tout d'abord les idées reçues attenant à leur quotidien qui sont les plus prégnants. Loin de l'image « idéale » de la société inclusive, près de trois quarts des Français ont le sentiment que les personnes malvoyantes ou aveugles doivent « en faire plus » que les autres au quotidien et en société. Les croyances à l'égard de leur vie sociale sont ainsi mises à mal. La moitié des sondés estiment qu'il leur est plus difficile d'entrer en relation avec les autres et de fonder et s'occuper d'une famille. Elles semblent en revanche être davantage perçues sur un pied d'égalité concernant la vie intime : 65 % des Français considérant qu'il n'est pas plus facile ou difficile pour elles d'avoir une sexualité épanouie.
Les Français peu à l'aise face au handicap
Face à des personnes avec une déficience visuelle, la majorité des répondants peinent à adopter une attitude « naturelle ». 77 % ont envie de leur porter une attention particulière et près de la moitié expriment encore un « malaise » dans leurs interactions avec elles. Ainsi, 47 % ne savent pas comment se comporter, ont peur de faire une gaffe et évitent d'employer des mots comme « voir » ou « regarder ».
Des déplacements et une vie culturelle limités
Les clichés sur leurs déplacements, leurs voyages sont également légion. Plus d'un sondé sur trois estiment par exemple que les personnes avec une déficience visuelle ne font jamais de shopping seule, et 64 % qu'elles ne peuvent pas sortir sans une canne blanche ou un chien guide. Côté culture, encore plus d'un Français sur trois imagine qu'elles ne vont jamais au cinéma, au théâtre, au musée. Moins nombreux, mais tout de même présents (20 %), certains pensent qu'elles ne s'intéressent ni à la mode ni à leur apparence (20 %) et ne peuvent savoir s'il fait jour ou nuit (29 %).
Des sports peu accessibles
Enfin, parmi une liste de sports proposés, tous ne semblent pas à leur portée. Si la possibilité pour elles de pratiquer la danse ou le marathon/l'athlétisme fait peu de doutes chez les personnes interrogées (respectivement 81 % et 71 %), c'est l'inverse concernant la pratique d'activités physiques pour lesquels la vue semble jouer un rôle plus important comme le tir à l'arc, la voile ou encore le vélo.
Des témoignages inspirants
Pour « tordre le cou aux idées reçues et rétablir des vérités », l'Unadev lance, en parallèle, une campagne de sensibilisation nommée « Mise à VUE » dans laquelle Meriam, Martine, Kenza et Khaled se confient sans tabou sur leur rapport à la parentalité, au sport, à la culture et à l'autonomie. Quatre interviews vidéo de 3 minutes 30 qui en mettent plein la vue !
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