Dernière minute du 14 janvier 2021
Lors de sa conférence de presse du 14 janvier 2021, Jean Castex annonce l'ouverture de la vaccination aux personnes présentants des pathologies à haut risque, à compter du 18 janvier. Sont notamment concernées les personnes souffrant d'insuffisance rénale, celles ayant été transplantées, étant sous traitement pour un cancer ou encore celles porteuses de trisomie 21.
Dernière minute du 7 janvier 2021
Lors de sa conférence de presse du 7 janvier 2021, Jean Castex annonce le feu vert pour la vaccination des personnes handicapées accueillies en établissements spécialisés, mentionnant, notamment « les foyers d'accueil médicalisés et les maisons d'accueil spécialisées », ainsi que des personnels qui y travaillent ayant plus de 50 ans ou une comorbidité qui les expose à des risques majeurs face à la Covid-19.
Article initial du 21 décembre 2020
Les premiers vaccins sont annoncés pour fin 2020 mais tous n'y auront pas droit dans l'immédiat, un calendrier en cinq phases a été défini qui couvre l'année 2021 (article en lien ci-dessous). Le 18 décembre 2020, la Haute autorité de santé (HAS) précise ses recommandations sur certaines populations pour lesquelles la Direction générale de la santé a formulé des questions spécifiques. Outre ces populations complémentaires, la HAS n'exclut pas que soit envisagée, dès le début de la campagne vaccinale et sur la base d'une appréciation du rapport bénéfice/risque individuel, la vaccination de sous-populations non priorisées du fait de leur âge mais particulièrement vulnérables et exposées à Covid-19. Ce sont par exemple des personnes avec déficits immunitaires sévères, hémopathies malignes, insuffisants rénaux dialysés…
Et dans le médico-social ?
La HAS précise que « les personnes en situation de handicap hébergées dans les établissements sociaux et médico-sociaux qui ne présentant pas de comorbidités et/ou d'âge élevé augmentant le risque de forme grave ne sont pas, à ce stade, identifiées comme population prioritaire. Toutefois si des données épidémiologiques complémentaires le justifient et si les vaccins démontraient une efficacité sur la transmission, cette stratégie de vaccination serait bien évidemment actualisée. » Il reviendra au médecin d'évaluer au cas par cas la pertinence de la vaccination. Cela étant dit, elle identifie néanmoins les personnes avec trisomie 21 comme étant « à risque de forme grave ou de décès » ; ces « patients » seront donc considérés comme « prioritaires ». Après les personnes âgées et résidents en Ehpad, seront-ils vaccinés lors de la phase 3, au même titre que les autres comorbidités de la Covid-19 (obésité, diabète, hypertension…) ? Matignon espère avant février. Mais pourquoi une telle vigilance ?
Des risques augmentés
« Les personnes avec trisomie 21 présentent en général des problèmes de santé » associés à leur syndrome, selon Trisomie 21 France : cardiaques, rénaux, obésité, diabète, cancers et apnée du sommeil. Une enquête a été menée par Trisomy 21 Research Society (T21RS) en mars 2020 auprès de 801 personnes porteuses de trisomie 21 à travers le monde (dont 422 hospitalisées) atteintes de la Covid. Rendues publiques fin octobre, ses conclusions observent qu'aux symptômes principaux déjà identifiés (fièvres, toux, difficultés respiratoires), s'ajoutent les troubles de la vigilance et la confusion dans ce public. Les complications pulmonaires sont également plus fréquentes tandis que le risque de décès augmente après… 40 ans pour les personnes porteuses de trisomie 21, voire avant si elles ont des pathologies associées, contre 60 ans dans la population générale ! A titre d'exemple, les patients avec T21 âgés de 40 ans et plus (rappelons que leur espérance de vie est en moyenne de 60 ans) présentent un risque de décès similaire à celui des patients sans T21 âgés de 80 ans et plus. Ainsi, 14 % des personnes sont décédées. Par ailleurs, une vigilance particulière est requise pour l'observation des symptômes car ces patients éprouvent parfois des difficultés à décrire une douleur ou une nausée.
Vaccination encouragée
Selon cette enquête, la vaccination doit donc être encouragée pour cette population, recommandations reprises, donc, par la HAS en France, mais probablement pas avant la 3è phase, au printemps 2021. Il n'y a aucune preuve que les vaccinations ont plus d'effets secondaires chez les personnes avec T21, ajoute ses auteurs. En parallèle, ces derniers recommandent qu'une recherche soit menée pour déterminer si les réponses en anticorps sont suffisantes avec le protocole vaccinal standard. En effet, des études antérieures sur d'autres vaccins suggèrent que les titres d'anticorps obtenus sont variables et que des rappels supplémentaires pourraient être nécessaires pour ce public. Pour répondre à toute question à ce sujet, la Fondation Lejeune a mis en place une permanence téléphonique (01 56 58 63 00 / contact@institutlejeune.org ).