L'indispensable carte Vitale s'invite sur smartphone. Une version dématérialisée de la carte verte sera testée dès cet été, à la suite de la "publication d'un décret d'expérimentation". D'après la "feuille de route du numérique en santé", présentée le 25 avril 2019 par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, le procédé est voué à se généraliser à partir de 2021. Ce projet fait partie des 26 "actions" du plan d'Agnès Buzyn pour "accélérer le virage numérique" dans le secteur médical (en lien ci-dessous), et vient ainsi s'aligner aux côtés du dossier médical partagé (DMP) ou de la télémédecine. Si de nombreuses mesures plus généralistes sont évoquées, certaines concernent plus spécifiquement les personnes handicapées.
Un espace santé accessible
Mesure emblématique de la nouvelle loi Santé, "l'espace numérique de santé" est une plateforme numérique publique, personnelle et personnalisable, mise à disposition de chaque personne dès sa naissance, lui permettant de gérer ses données de santé et de participer à son parcours de santé : DMP, ameli, messagerie sécurisée, agenda, outils de télémédecine, portail patient des hôpitaux, applications pour le suivi des maladies chroniques, pour la prévention, objets connectés…. « Afin de réduire le risque d'exclusion numérique de certains publics (grand âge, handicap, précarité, migrants, …), des dispositifs d'accompagnement spécifiques seront étudiés », assure le ministère de la Santé dans un communiqué. Cette plateforme doit ouvrir en janvier 2022.
Equiper le médico-social
En ce qui concerne le secteur médico-social, les projets de modernisation du système d'information des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et du suivi des orientations, devront s'intégrer en cohérence avec les outils numériques territoriaux de coordination des parcours de santé. Le programme a été lancé fin 2018 avec une échéance fin 2022. L'action 20 entend, quant à elle, soutenir les "systèmes d'information médico-sociaux et accompagnement au virage numérique, via un plan "ESMS numérique". Pour combler le retard des structures médico-sociales en matière de systèmes d'information et pallier les difficultés à dégager des budgets suffisants pour conduire à la fois la sécurisation, l'équipement matériel, l'acquisition de logiciels métier et leur déploiement, sera engagé un plan de financement pluriannuel dont l'amorçage serait assuré par la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie) sur ses fonds propres, et dont la prolongation devra être intégrée dans une programmation budgétaire à 3 ans. Dans le but de favoriser l'entrée de ces établissements dans le virage numérique, un dispositif d'accompagnement devra être élaboré. Ce programme sera lancé fin 2020 avec une échéance fin 2022.