« Comment il a fait pour décocher la flèche avec un seul bras », s'interroge Roxanne ? Il, c'est Bryan Leloup, 21 ans. Atteint à la naissance d'une paralysie d'un bras, il a débuté la pratique du tir à l'arc en 2007. Multi-médaillé de France puis 3e des Championnats d'Europe par équipe en 2014, il vise une participation aux Jeux paralympiques de Rio.
1,5 million de vues sur la saison 1
Le grand espoir du tir à l'arc français handisport a décidé de partager son savoir-faire avec Roxanne, une jeune Lyonnaise de 21 ans qui souhaite se consacrer plus tard à la fabrication de prothèses dans l'industrie du sport. Ils se sont rencontrés à l'occasion du tournage de la web-série Vis mon sport. Initiée en 2015 par le nageur Philippe Croizon avec le soutien d'Harmonie mutuelle, elle propose à 4 jeunes « valides » de partir à la découverte d'athlètes de haut niveau, avec l'objectif de bousculer de nombreux a priori sur la pratique handisport. Quitte à devoir donner de leur personne ! Déjà huit courts-métrages, diffusés sur le site dédié (2 liens ci-dessous). La première édition avait recueilli 1,5 million de vues. En 2016, après, Laetitia Bernard, 5 fois championne de France en saut d'obstacles para-équestre, Alim Latrèche, multi-médaillé en escrime fauteuil, et Alex Adélaïde, en athlétisme handisport fauteuil, c'est donc au tour de Bryan Leloup de clôturer cette saison 2 et de révéler les secrets de sa discipline...
« Tu te sens plus libre »
En l'absence de bras valide, le sportif porte une prothèse qui lui permet de déclencher le mécanisme avec son menton. Roxanne l'enfile à son tour pour taquiner la cible. Après quelques essais, elle fait mouche ! « Surprenant, se réjouit la jeune femme, car tu as un à-coup mais c'est presque plus agréable car, quand on tire avec les doigts, la corde rentre dans les phalanges. Alors que, là, c'est juste un léger contact du menton. » Bryan se dit satisfait de cette expérience : « C'est bien de partager un même handicap car on n'a pas souvent l'occasion de le faire. Voir les réactions des gens, c'est agréable et enrichissant. » Roxanne prend conscience qu'à partir du moment où l'on a trouvé « les bonnes adaptations », tout est « faisable ». Au-delà du défi technique et sportif, Bryan se dit surtout heureux d'avoir atteint une autre cible, très personnelle cette fois-ci : « Le sport, ça apaise et tu extériorises tous tes problèmes. Ça permet de te libérer un peu l'esprit alors, après la séance, tu te sens un peu plus libre et tu vois les choses sous un autre angle. »