Elles s'appelaient CLIS (Classes pour l'inclusion scolaire) ; des unités au sein des écoles dédiées aux élèves handicapés. Des « classes à part » qui ne satisfaisaient qu'en partie au principe d'inclusion. A compter du 1er septembre 2015, elles seront donc remplacées par des ULIS (Unités localisées pour l'inclusion scolaire), déjà en vigueur dans les collèges et lycées. Ainsi, les élèves porteurs de handicap seront scolarisés dans des petites unités comprenant au maximum 12 élèves, encadrés par des enseignants spécialisés, mais, pour certains enseignements, ils seront intégrés à une classe ordinaire avec un accompagnement spécialisé en fonction de leurs besoins. L'unité localisée n'intervient donc qu'en soutien, permettant, le plus souvent, la scolarisation avec les autres élèves. Priorité est donnée au « regroupement ». Cette mesure répond ainsi aux préconisations de la loi handicap de 2005 qui précise « que le parcours de formation des élèves en situation de handicap doit se dérouler prioritairement en milieu scolaire ordinaire ».
Circulaire n° 2015-129
C'est ce qu'a annoncé Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l'Éducation nationale à l'occasion de sa conférence de presse de rentrée, en même temps qu'un train de mesures (lire article en lien ci-dessous). La création des ULIS dans le premier degré a été officialisée par la circulaire n° 2015-129 publiée au Bulletin officiel de l'Éducation nationale le 27 août 2015 (en lien ci-dessous). L'ensemble de ce dispositif collectif prendra le nom d'ULIS : ULIS école, ULIS collège, ULIS lycée, ce qui permettra, selon le ministère, « une meilleure lisibilité pour les familles ». Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages font désormais partie des troubles auxquels pourront répondre les ULIS.
Des moyens adaptés ?
Dans les faits, certains se montrent néanmoins sceptiques sur la capacité de l'école de la République à prendre en compte les besoins très spécifiques de certains élèves handicapés, par manque de moyens, de personnels et de matériels adaptés. Le dispositif ULIS-école prévoit en effet que chaque enseignant « ordinaire » pourrait être amené à scolariser partiellement dans sa propre classe un ou des élèves de l'ULIS. En l'absence de formation spécifique, sont-ils vraiment prêts pour ce type d'accompagnement ? Quant à leurs confrères spécialisés, opérant en ULIS, sont-ils en nombre suffisant ? Même si le texte prévoit une plus grande collaboration entre tous, et notamment avec les acteurs du médico-social, à travers un « coordinateur », il faudra certainement un peu de temps, d'argent et surtout de bonne volonté pour mettre de l'huile dans ces rouages encore trop souvent grippés. Alors, « Heureux qui comme Ulis » ?