Scolarisation des élèves handicapés: des progrès, mais...

La scolarisation des élèves handicapés a progressé depuis la loi de 2005, mais il reste encore de nombreux points à améliorer notamment en termes de formation des enseignants, ont souligné des experts réunis à Paris.

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Par Karine PERRET

PARIS, 2 mars 2011 (AFP) -
La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) organisait cette rencontre, six ans après l'instauration de la loi du 11 février 2005 sur l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, qui affirme le droit pour chaque enfant à une scolarisation en milieu ordinaire au plus près de son domicile.

Un sondage CSA réalisé pour la Halde mercredi montre que 83% des collégiens en situation de handicap sont "satisfaits" de l'organisation de leur scolarité, mais 25% aimeraient bénéficier de davantage d'aides, qu'ils disposent actuellement d'une assistante de vie scolaire (AVS) ou non.

Grâce à la loi, "le paysage scolaire n'est plus du tout le même qu'il y a dix ans", se sont félicité des responsables du Bureau de la scolarisation des élèves handicapés au ministère de l'Education nationale.
Il y a notamment eu "une accélération du nombre d'élèves scolarisés en milieu ordinaire": 201.406 élèves handicapés étaient scolarisés en milieu ordinaire à la rentrée 2010, contre 133.000 en 2005, selon le gouvernement.

Cinq millions de personnes sont handicapées en France, mais 1,7 million sont reconnues comme telles par l'administration, d'après un récent bilan dressé par le gouvernement.

"En cinq ans, on a quasiment doublé le nombre d'élèves scolarisés dans le second degré (collège et lycée, ndlr) et le nombre d'élèves accompagnés par un auxiliaire de vie scolaire individuelle (Avsi) a plus que triplé avec 61.000 enfants en bénéficiant", selon des responsables du ministère.

A la rentrée 2010, 35.000 enfants handicapés étaient scolarisés en maternelle, 91.000 en élémentaire, 63.000 en collèges, 5.600 en lycée général et technologique et 6.400 en lycée professionnel, a-t-on précisé.
Tout en saluant "des améliorations" ou un "bilan quantitatif positif", plusieurs associations de défense des droits des handicapés ont mis en évidence des lacunes.

"La plus grosse difficulté, à l'heure actuelle, est la formation (insuffisante) des enseignants", a déclaré Bénédicte Kail, de l'Association des paralysés de France (APF). Manque de préparation, absence de modules spécifiques dans la formation initiale, aucun stage prévu, a énuméré l'Association pour les adultes et les jeunes handicapés (Apajh).
9% des formations continues dans le premier degré et 6% dans le second degré concernent le handicap, a répondu le ministère.

Autre problème: le manque de statut pérenne des AVS, personnels précaires.
Plusieurs associations et parents d'élèves en situation de handicap dans la salle ont encore critiqué la trop "lente mise en place" des Plans personnels de scolarisation" (PPS), qui précisent le déroulement de la scolarité et les mesures d'accompagnement.

Il y a encore un gros travail à réaliser sur "l'accessibilité de l'école", à savoir l'accès aux locaux, l'adaptation des manuels scolaires et de tous les supports et activités pédagogiques, a souligné l'APF.
D'autres ont aussi regretté "dans certains départements" le manque de place dans des structures comme les Classes d'intégration scolaire (Clis) et les Unités localisées pour l'inclusion scolaire (Ulis) et "des milliers d'enfants sans solution" de scolarisation.

La Halde a promis de publier un avis sur "ce qu'il reste à faire sur la scolarisation des enfants handicapés".
kp/nr/ct

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