La langue des signes bientôt enseignée à l'école

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Par Sabine PRADELLA
ARCUEIL (Val-de-Marne), 11 juin 2008 (AFP) -
Avec quelque 200 candidats malentendants ou non dès cette année, dont une cinquantaine en région parisienne, "cela montre à quel point cette épreuve était nécessaire", s'est félicité M. Darcos, venu au service interacadémique des examens (SIEC) à Arcueil (Val-de-Marne) inaugurer cette nouvelle option facultative au bac.
Cette "innovation" s'inscrit, selon le ministre, dans la "politique globale" du gouvernement qui a fait "un effort considérable" en faveur des handicapés et en matière d'éducation.
"En deux ans, le nombre d'élèves handicapés accueillis à l'école a augmenté de 80%" pour atteindre "160.000 aujourd'hui", a déclaré M. Darcos. "10.000"
élèves handicapés supplémentaires ont été accueillis l'an dernier, 10.000 de plus le seront l'année prochaine, a-t-il ajouté.
Le ministre a précisé que, parallèlement, le recrutement d'auxiliaires de vie scolaire (AVS, chargé d'accompagner les élèves handicapés au sein de l'école) se poursuivait. 2.700 ont été recrutés en août dernier et "nous en recruterons encore 2.500 cette année", a assuré le ministre.
Pour autant, "nous n'allons pas nous arrêter là", a promis M. Darcos. Il a annoncé que "dès la rentrée prochaine", la langue des signes française (LSF), dont la reconnaissance comme langue à part entière est inscrite dans la loi du
11 février 2005 sur l'égalité des chances, "pourra être enseignée à l'école primaire et même en maternelle".
Interrogé sur la mise en oeuvre de cet enseignement, le ministre a simplement indiqué qu'"un certain nombre de sites avaient été repérés", sans autre précision. Il n'a pas dit non plus combien d'élèves pourraient être concernés.
Au rez-de-chaussée de la "maison des examens" à Arcueil, dans les locaux destinés à l'accueil de tous les candidats handicapés, les premiers à passer la nouvelle option LSF - commentaire de document et discussion - n'étaient pas malentendants.
Alice, 17 ans, candidate en série S, a expliqué qu'elle avait appris la langue des signes pour "pouvoir communiquer avec un petit garçon sourd" de son entourage. Après "un an de cours avec la mère d'une amie qui a un fils sourd", Alice s'est dite "de plus en plus intéressée par cette langue".
En face, son examinateur, Fabrice Bertin, sans vouloir lever le secret sur sa note, a jugé "excessivement réjouissant" pour les sourds la création de cette option, "mais je pense surtout aux enfants sourds", a-t-il dit par le truchement de Christiane Fournier, professeur et interprète en langue des signes.
D'un côté, il existe maintenant "une option au bac", mais "les cours à l'école sont donnés en français, en famille on parle français, le problème de fond, c'est quel système de communication" pour les enfants sourds, a-t-il souligné, en demandant l'instauration d'un Capes de langue des signes pour pouvoir développer l'enseignement de cette langue.
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