Discriminations, difficultés à concilier vie professionnelle et soins, tracas avec la médecine du travail ou soucis financiers lors d'arrêts de travail… Certains dispositifs « précipitent vers la précarité et l'exclusion du monde du travail » de nombreux travailleurs malades, en situation de handicap ou aidants.
Des histoires vraies
Face ces « parcours professionnels semés d'embuches », France assos santé, qui se définit comme « la voix des usagers », livre en avril 2024 sa vingtaine de propositions concrètes, fruit du travail avec la centaine d'associations membres. Ce livret de trente pages est illustré d'une dizaine de cas concrets. C'est, par exemple, l'histoire de Pauline, 41 ans, atteinte d'une cardiomyopathie, pensionnée invalide et dans l'obligation de retourner vivre chez ses parents à la suite de l'arrêt de son activité. Celle d'Arthur, 24 ans, avec trisomie 21, privé d'indemnités journalières maladie (IJ) car il ne travaille pas assez d'heures (moins de quinze par semaine) pour en bénéficier. Ou encore le cas d'Anna, atteinte de sclérose en plaques, qui accuse une perte financière importante si elle maintient sa quotité de travail depuis la mise en œuvre de la réforme du cumul pension invalidité/revenus en 2022 (Réforme invalidité : des pensionnés invisibles et à bout).
Mieux vaut être bien portant que malade !
Les associations dénoncent : le régime des indemnisations des arrêts de travail ou d'invalidité parfois mal adapté aux situations des malades chroniques, des congés et indemnisations prévus pour les aidants qui ne leur permettent pas d'assurer sereinement l'accompagnement de leur proche, une liste de pathologies pour les congés longue durée de la Fonction publique totalement obsolète ou encore les inégalités d'accès à la prévoyance complémentaire. Selon les auteurs du livret, le « système de protection sociale ne répond pas toujours aux besoins des personnes concernées » et « peut même être moins favorable lorsqu'on est malade que bien portant, voire se révéler désincitatif au maintien dans l'emploi des personnes qu'il est censé protéger ».
« Alors qu'un grand ministère réunissant le Travail et la Santé a été créé, il apparait urgent que celui-ci se saisisse de ces questions intimement liées, dans le cadre du prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) », conclut France assos santé.
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