Avec ses collages, Marie-Caroline Brazy, habitante de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), s'inspire du street-art pour dynamiser le fameux fauteuil roulant sur fond bleu. Atteinte d'une maladie neurologique orpheline, la Strümpell-Lorrain, diagnostiquée en 2016, la trentenaire décide de ne pas se laisser abattre et trouve l'inspiration à travers cette épreuve. Elle décide de s'attaquer à ce panneau de signalisation utilisé à travers le monde. Adopté à l'international en 1968, ce pictogramme représente en effet les personnes en situation de handicap comme raides et statiques. D'autant que cette image ne reflète en rien la réalité. En effet, près de 80% des handicaps sont invisibles alors les symboliser via une personne en fauteuil roulant ne semble guère cohérent. Grâce à la créativité de Marie-Caroline, le picto tristounet reprend vie avec des touches d'humour.
Une approche poétique
« J'ai eu cette idée en recevant ma carte de stationnement. C'était un moment compliqué pour moi et je trouvais ce picto très limitant. Le personnage ne semble pas avoir de bras, il semble passif. Alors j'ai collé quelques petits accessoires sur le panneau en bas de chez ma kiné », confie Marie-Caroline à France 3. Et comme un passage à l'action vaut mille discours, elle décide de continuer sur sa lancée. Transformant le logo en sirène, en joueur de basket ou encore en super-héros, elle espère donner une image positive du handicap et faire ainsi évoluer les mentalités. Il n'aura pas fallu longtemps pour que son initiative soit saluée sur les réseaux sociaux, et notamment sur sa page Facebook (en lien ci-dessous), intitulée MC Solaire. « Je veux montrer que ce n'est pas parce qu'on est en situation de handicap qu'on n'a pas d'activités. On a une vie, on a le droit de rire. Et je veux vraiment montrer ce côté-là avec de la poésie et de la fantaisie ! »
Des initiatives à l'international
Aux États-Unis, ce débat est ouvert depuis déjà quelques années. En 2013, un groupe de graphistes américains souhaite également donner un coup de peps à ce picto vieux de cinquante ans. Ils repensent le dessin pour en faire « une métaphore de la volonté et de la détermination ». En inclinant le haut du corps, ils donnent le sentiment que le personnage se déplace vers l'avant. Les bras sont fléchis, montrant qu'il est pleinement maître de ses mouvements et non dépendant de son fauteuil. S'ils sont à l'origine du nouveau logo qui a été mis en place à l'été 2013 par la ville de New-York (article en lien ci-dessous), c'est à une street-artiste qu'ils doivent l'inspiration. Sara Hendren, étudiante en design à l'Université d'Harvard, se penche sur le fameux pictogramme qu'elle trouve « très mécanique ». Elle décide alors de coller un nouveau symbole sur des panneaux de signalisation à travers la ville de Boston. Son initiative reçoit rapidement un engouement international et pousse certains pays comme l'Italie ou l'Inde à envisager de changer de symbole. Pour l'étudiante : « Une image, un logo ou un symbole peuvent être le point de départ d'efforts plus importants. »
© Page Facebook MC Solaire