Un registre d'accessibilité est obligatoire dans tous les établissements recevant du public à compter du 30 septembre 2017. De quoi s'agit-il ?
Informer le public sur l'accessibilité
C'est un document qui a pour objectif « d'informer le public sur le degré d'accessibilité » : prestations offertes par l'établissement, niveau d'accessibilité, modalités de maintenance des équipements d'accessibilité ou encore formation du personnel. Contrairement au registre de sécurité, le registre d'accessibilité est public et s'adresse aux usagers, clients ou patients de l'ERP. Il doit être consultable sur place au principal point d'accueil, en format papier (classeur, porte-document…) ou dématérialisé (mise à disposition d'une tablette par exemple). Il parait également pertinent de le faire figurer sur le site internet de l'ERP pour tous les clients ou patients qui souhaiteraient programmer leur visite.
Un guide pratique
À quelques jours de l'entrée en vigueur de cette mesure, la Délégation ministérielle à l'accessibilité (DMA) publie un guide pratique en ligne qui, en 20 pages, détaille les étapes pour tous ceux qui souhaitent élaborer ce registre obligatoire eux-mêmes. L'objectif étant de faire « simple et utile ». Il ne s'agit pas de remplir de nouvelles obligations mais de mettre à la disposition du public l'ensemble des documents déjà produits par l'établissement et des réponses qui lui ont été apportées. Ce guide contient explications, méthodologie et fournit plusieurs supports pré-remplis qu'il ne reste plus qu'à compléter et à joindre au registre. Pragmatique à lire pour le lecteur et simple à remplir par le gestionnaire !
Une version facile à lire
Enfin, le guide prodigue des conseils pratiques pour rendre le registre accessible, en format physique comme en format numérique, en précisant notamment les spécificités à prendre en compte pour la déficience visuelle et mentale. À ce titre, la fiche de synthèse est pré-rédigée en FALC (facile à lire et à comprendre), c'est-à-dire accessible aux personnes avec une déficience intellectuelle ou ayant des difficultés de compréhension et de lecture. L'utilisation de cette fiche ne devrait pas prendre plus de 10 min au gestionnaire de l'établissement. Son format permet par ailleurs d'en faire une affiche qui peut être installée au point d'accueil.
Les professionnels rouspètent
Ce registre ne fait pas l'unanimité du côté des professionnels. Dans une interview accordée à À Part Entière, le trimestriel de la Fnath (fédération des accidentés de la vie), le président de l'Union des commerces de proximité, Alexis Roux-de-Bezieux, explique : « Je ne vous cache pas que cette nouvelle tâche administrative, c'est du temps volé à l'activité qui vous permet de vivre.» Plus virulent, Stéphane Michel, le président de la SNMKR (syndicat de masseurs-kinésithérapeutes), s'interroge : « Franchement, qu'ont à faire les personnes handicapées d'un registre d'accessibilité ? Tout cela est disproportionné par rapport à nos cabinets. Mais on va jouer le jeu. J'ai des doutes sur le fait que tous les registres seront remplis et présentables fin septembre. »
Pas de sanction ?
Qu'ils se rassurent, cette obligation n'est soumise à aucune sanction mais repose sur la volonté des gestionnaires d'établissements recevant du public. Pour la Fnath, « il ne s'agit pas d'une procédure longue mais elle constitue en revanche une information indispensable pour les personnes handicapées et leurs familles. » À cet effet, l'association qui a, elle aussi, réalisé un modèle de registre, appelle donc toutes les personnes concernées à sensibiliser leurs commerçants à cette nouvelle obligation « pour qu'elle ne reste pas, une fois de plus, qu'un droit formel ».
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