L'Association des accidentés de la vie (FNATH) et celle de défense des victimes de l'amiante (Andeva) ont dénoncé le 21 octobre 2015 un projet d'accord « inacceptable » sur les retraites complémentaires fait, selon elles, « sur le dos des victimes du travail».
700 millions en échange
Le 16 octobre, trois syndicats et le patronat ont signé un projet d'accord pour sauvegarder l'avenir des régimes de retraites complémentaires Agirc (cadres) et Arrco (tous les salariés) qui prévoit notamment une incitation pour les salariés à travailler plus longtemps. Le patronat s'est engagé à fournir une contribution à hauteur de 700 millions d'euros, en échange d'une baisse des cotisations sur les accidents du travail et maladies professionnelles, branche excédentaire, selon les négociateurs. « Un tel troc est, pour toutes les victimes du travail, scandaleux », fustige dans un communiqué les associations qui estiment que « le patronat s'en tire à bon compte et fait preuve de cynisme » envers les accidentés du travail.
Les syndicats dans le même bain
La FNATH et l'Andeva s'en prennent également aux syndicats signataires et demandent aux partenaires sociaux de ne pas faire des victimes du travail « la variable d'ajustement de leurs négociations ». « Les victimes du travail attendent en effet des syndicats qu'ils se mobilisent aux côtés des associations pour améliorer l'indemnisation et avancer vers la réparation intégrale de leurs préjudices. Et non qu'ils diminuent la contribution patronale ! », soulignent-elles. La « manœuvre est d'autant plus critiquable », selon elles, que « la sous-déclaration et la sous-reconnaissance des maladies professionnelles et des accidents du travail n'a jamais été aussi forte » et que la Sécurité sociale a entrepris de « durcir les conditions de reconnaissance de certaines maladies professionnelles (...)».
La seule branche excédentaire
« Face à l'excédent de la branche accidents du travail maladies professionnelles, l'Etat et les partenaires sociaux devraient améliorer l'indemnisation des victimes du travail, qui restent les victimes les moins bien indemnisées », insistent-elles. La branche accident du travail-maladies professionnelles est la seule de la Sécurité sociale à être excédentaire, contrairement à celles de la maladie, retraites et famille. En 2015, elle s'élevait à 600 millions d'euros.