La secrétaire d'Etat aux personnes handicapées, Ségolène Neuville, a annoncé le 2 novembre 2015 au soir, à l'Assemblée nationale, que le gouvernement renonçait à prendre en compte dans le calcul de l'AAH (Allocation adulte handicapé) les intérêts non imposables des comptes d'épargne, tels que le livret A (article en lien ci-dessous). Elle a précisé que « dans le cadre de la mission qui lui a été confiée sur les minimas sociaux par le Premier ministre », le député PS Christophe Sirugue devrait faire « des propositions sur la simplification des minimas sociaux dans leur globalité ».
La spécificité de l'AAH reconnue ?
Véronique Bustreel, en charge du dossier à l'Association des paralysés de France (APF), s'est félicitée du retrait, tout en regrettant que l'APF « ait dû faire l'étude d'impact qui aurait dû être faite par le gouvernement. Cela a conduit à un mois d'atermoiements alors qu'il était très facile de se rendre compte des conséquences », a-t-elle souligné auprès de l'AFP. Par ailleurs, « on est encore dans l'expectative, parce qu'on s'interroge sur la mission confiée à Christophe Sirugue, dont on ne connait pas le périmètre », a ajouté Mme Bustreel. « On voudrait que la spécificité de l'AAH par rapport aux autres minimas sociaux soit reconnue », a-t-elle dit, soulignant que les personnes qui touchent l'AAH (807 euros par mois maximum) « resteront toute leur vie en situation de handicap ».
Réfléchir à un revenu d'existence satisfaisant
Elle a souhaité que cette mission « permette de réfléchir à un revenu d'existence satisfaisant ». L'une des revendications de l'APF est que l'AAH soit « nominative, et non calculée en fonction des ressources du foyer ». La Fnath (accidentés de la vie) s'est elle aussi félicitée dans un communiqué que le gouvernement « renonce à ces économies de bout de chandelle », mais a promis de rester « vigilante » sur les travaux de la mission Sirugue, « pour que les personnes handicapées n'en ressortent pas lésées ».