400 000 jeunes français sont engagés dans une mission de service civique. Parmi eux, seuls 1,5 % sont en situation de handicap, soit 6 000, contre 150 en 2014 et 1 000 en 2017. Un chiffre en constante évolution mais qui reste quantité négligeable... Pour changer la donne, l'Agence du Service civique multiplie les campagnes de sensibilisation et les initiatives inclusives (articles en lien ci-dessous). Cette année se veut plus ambitieuse que jamais avec un objectif de 2,5 % de volontaires en situation de handicap pour la rentrée 2020. Pour contribuer à cet objectif, deux associations devenues pionnières en la matière, l'Agefiph et Unis-Cité, lancent une expérimentation dans six régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France, Ile-de-France, Normandie et Occitanie. 400 jeunes handicapés devraient être concernés.
Les avantages en cas de handicap
Prendre confiance en soi, relever un nouveau défi, sortir de sa zone de confort, faire des rencontres enrichissantes, se rendre utile, développer ses compétences, s'insérer dans la vie active... Les volontaires sont unanimes : « Handicapés ou non, il faut se lancer ! ». Le Service civique propose des missions à temps complet, de 6 à 12 mois, pour répondre à des besoins sociétaux variés : protection de l'environnement, accompagnement de personnes âgées isolées, lutte contre l'exclusion dans les quartiers sensibles... Un tremplin précieux pour des jeunes parfois très éloignés de l'emploi, comme peuvent l'être les personnes handicapées, en décrochage scolaire ou confrontés à des difficultés sociales. Ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans, le Service civique a été élargi, en 2015, à 30 ans pour ceux en situation de handicap car, du fait de parcours de formation plus longs, 25 % de ces derniers ont plus de 25 ans. Autre avantage : selon les situations, les volontaires perçoivent entre 580,62 euros (dont 473,04 euros versés par l'État et 107,58 par l'organisme d'accueil) et 688,30 euros (pour les bénéficiaires du RSA notamment) par mois or cette indemnité est cumulable avec l'Allocation adulte handicapé (AAH).
Calibrer les besoins et accompagner
Cette expérimentation à grande échelle a pour objectif d'identifier les facteurs de réussite mais aussi les freins liés au handicap pour, in fine, apporter une réponse plus adaptée aux besoins spécifiques des jeunes concernés et aux structures qui les accueillent. Ce projet « doit également permettre de préfigurer une dynamique territoriale et des modalités de collaborations nouvelles entre acteurs pour faciliter l'accompagnement des jeunes, y compris à l'issue du Service civique vers l'emploi », expliquent les trois organismes impliqués. Pour ce faire, un référent régional handicap Unis-Cité, animateur de la dynamique régional handicap, sera mobilisé dans chacune des régions concernées. En outre, une formation handicap présentant l'offre de services Agefiph, mobilisable tout au long du parcours des jeunes, sera organisée ainsi que des temps d'échange en direction des structures d'accueil et des acteurs accompagnant les parcours, pour promouvoir le Service civique pour les jeunes en situation de handicap. A l'issue de cette expérimentation, un bilan sera dévoilé fin 2020.
Un an plus tôt, en novembre 2018, l'Agence du Service civique et la préfecture des Pays de la Loire et de la Loire-Atlantique, en partenariat avec le Collectif T'Cap, lançaient le projet pilote territorial, « Cap sur l'Engagement », avec l'ambition de rendre accessibles les missions qu'elle propose à tous les jeunes. Après une phase expérimentale de 18 mois, les résultats devraient prochainement être divulgués, avec, à la clé, une extension nationale...