Les manques d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) sont particulièrement criants dans certaines académies, dont celles d'Aix-Marseille et d'Île-de-France, selon des chiffres du ministère de l'Éducation obtenus le 31 octobre 2025 par l'AFP.
Aix-Marseille : 33 % des besoins non couverts
Sur un total de 48 726 élèves en situation de handicap en attente d'un accompagnement à la rentrée, 7 587 se trouvent dans l'académie d'Aix-Marseille, selon ces chiffres communiqués par la Direction générale de l'enseignement scolaire (Dgesco) à la commission d'enquête parlementaire sur les défaillances de prises en charge du handicap et de la santé mentale. C'est 33,6 % des élèves notifiés pour un accompagnement par un AESH dans cette académie (22 568).
Ce taux est encore plus élevé pour le seul département des Bouches-du-Rhône, où 6 949 élèves sont en attente (sur 16 064 notifiés), soit 43,3 %, selon ces chiffres, cités par Le Monde.
Des disparités territoriales « vertigineuses »
Lors d'une audition du ministre de l'Éducation Édouard Geffray le 30 octobre, le rapporteur de cette commission, le député socialiste Sébastien Saint-Pasteur, a évoqué « des disparités entre académies (…) assez vertigineuses ». Il a comparé les cas des académies d'Aix-Marseille et de Bordeaux, où seuls 2,95 % des besoins ne sont pas pourvus (528 élèves en attente sur 17 893). Dans l'académie de Créteil, 6 210 élèves sont en attente (sur 28 097, soit un taux de 22,1 %), et ils sont 5 697 dans celle de Versailles (sur 26 786, soit un taux de 21,3 %). Dans ces académies, ce taux monte à 36,9 % dans le Val-de-Marne ou 29,1 % dans l'Essonne.
Vers un plan d'action des rectorats ?
Interrogé sur ces chiffres, Édouard Geffray a confirmé que le nombre d'élèves sans accompagnement à la rentrée était « de l'ordre de 50 000 » (contre 36 186 l'an dernier) (Handicap à l'école : 50 000 élèves sans accompagnement), tout en précisant qu'au moment des vacances de la Toussaint, il était « aux alentours de 42 000 ». « C'est un phénomène qui est évidemment massif », a-t-il reconnu.
Concernant les disparités entre académies, il a promis de « vérifier attentivement » les chiffres. Mais « si ces écarts sont effectivement confirmés, que ce n'est pas un problème de remontées statistiques mais que c'est un problème de faits, ça veut probablement dire qu'il y a des enjeux d'organisation qui sont à reprendre en partageant de meilleures pratiques », a-t-il dit. « Ces disparités ne peuvent pas demeurer », a ajouté celui qui entend « dès le début de la semaine prochaine travailler avec les recteurs » sur le sujet.
© Stocklib Nadezhda Prokudin



