Michel Gillibert, homme d'affaires devenu secrétaire d'Etat après un accident (PORTRAIT)
par Cécile BARAILLE
PARIS, 9 avr (AFP) - Un accident d'hélicoptère en 1979 a bouleversé la vie de Michel Gillibert, alors dynamique homme d'affaires dans l'immobilier, devenu paralysé des membres inférieurs et des mains, et l'a conduit en 1988 au secrétariat d'Etat aux handicapés et accidentés de la vie.
A 59 ans, Michel Gillibert doit être jugé à partir de mardi devant la Cour de justice de la République (CJR) pour une escroquerie au préjudice de l'Etat.
Très affaibli, il ne viendra probablement que très peu devant ses juges, voire pas du tout. Sa présence n'est pas obligatoire.
Foulard ou écharpe blanche autour du cou, cloué dans son fauteuil roulant, Michel Gillibert a fait de la "démarginalisation des handicapés" son combat depuis cet accident d'hélicoptère, alors qu'il avait 34 ans et était à la tête d'un groupe immobilier.
Cet accident le fait, dit-il, "naître une seconde fois" et l'amène à se battre pour que "les hommes cassés par la vie puissent enfin être debout".
Il devient d'abord le président médiatique du mouvement de défense des grands accidentés de la vie, au côté notamment de Jane Birkin. Il multiplie les interventions à la télévision et anime une émission quotidienne sur Europe 1.
Son action et son charisme le conduisent en avril 1987 dans les jardins de l'Elysée au côté du président François Mitterrand avec l'opération "Ballons, ciel d'espoir" au profit de la recherche sur la moelle épinière.
En juin 1988, il est fait chevalier de la Légion d'honneur par Jean-Luc Lagardère en présence de Danièle Mitterrand et de plusieurs membres du
gouvernement de l'époque, Paul Quilès, Lionel Jospin et Bernard Kouchner.
Quelques jours plus tard, il est nommé secrétaire d'Etat aux handicapés et aux accidentés de la vie dans le gouvernement de Michel Rocard, puis dans celui d'Edith Cresson.
En 1993, la justice ouvre une enquête et découvre que M. Gillibert a créé cinq associations pour obtenir des subventions lui permettant, par le biais de fausses factures, de financer son cabinet et ses collaborateurs.
Cette enquête donne lieu à deux procès. Celui devant la CJR, seule juridiction apte à juger des infractions commises par des membres du
gouvernement dans le cadre de leurs fonctions. L'autre en 2003 en correctionnelle pour des délits ne relevant pas directement de son action en tant que secrétaire d'Etat. Il avait été condamné à 10 mois d'emprisonnement avec sursis et 5.000 euros d'amende.
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