Comme un enfant
"Il s'agit de personnes totalement dépendantes de l'autre pour les actes essentiels de la vie. S'il faut les considérer comme des adultes, nous sommes bien obligés de nous en occuper comme des enfants", témoigne Renée Mériaux, mère d'une fille de Florence, 31 ans, polyhandicapée. Et de poursuivre "Il faut bien comprendre qu'une personne en situation de polyhandicap peut comprendre les choses. Peut apprendre. Mais il faut du temps". Et des moyens.
Pour Martine Beaucuse, mère de Boris, 17 ans, il ne faut jamais relâcher l'effort. Ne jamais arrêter la stimulation, l'éveil et l'éducation. "Le manque d'activité, dit-elle, constitue, pour eux, la pire des choses. L'ennui survient alors, ils se replient sur eux-mêmes, au risque de développer d'autres pathologies". La solution de cette maman, un accompagnement permanent, assorti de beaucoup d'amour...
"Avant, l'essentiel se résumait en deux points: faire manger et maintenir propre ces personnes. Aujourd'hui, les professionnels ont compris tous les progrès que peuvent faire les polyhandicapés", témoigne une psychomotricienne. Sophie Lorang se souvient que lorsqu'elle était étudiante, l'idée d'un stage en Mas n'intéressait personne. "Ces structures étaient vues comme des lieux où rien n'était possible. Quelque part comme des mouroirs dont personne ne voulait entendre parler". Aujourd'hui elle accueille des jeunes psychomotriciennes. "Souvent maladroites les premiers jours, elles se rendent compte des possibilités d'animations. Ce sont toujours des élèves très motivés".