Claude Simonnot: Permis de conduire ou savoir se conduire ?
C'est bien parce que nous vivons en société que cela nous oblige à partager un certain nombre de règles, plus ou moins contraignantes. L'une d'entre elles est l'apprentissage de la conduite automobile, et l'acquisition des règles du code de la route.
C'est bien parce que nous vivons en société que cela nous oblige à partager un certain nombre de règles, plus ou moins contraignantes. L'une d'entre elles est l'apprentissage de la conduite automobile, et l'acquisition des règles du code de la route. A l'usage, et bien des personnes handicapées sont là pour pouvoir en témoigner, d'importants progrès restent à faire.
Or, ce n'est pas tant de bien savoir se servir de la machine automobile ou de bien connaître les règles du code la route qui sont en cause, qu'un vaste et inexpugnable problème de comportement, que seule, aujourd'hui, la répression policière peut faire évoluer.
Alors je me dis plutôt que de parler d'un permis de conduire, il faudrait faire passer un examen sur la capacité à bien se conduire.
La question n'est pas tant de maîtriser la machine que de maîtriser ses pulsions. Il semble donc y avoir confusion des objectifs et des moyens dans les dispositifs de formation actuelle, guidée par la manière dont les examens se passent.
S'il est évident que la maîtrise de la machine automobile, et le respect des règles du code sont essentiels, ils ne sont que les moyens nécessaires mais pas suffisants à l'objectif principal qui est d'abord et avant tout de bien savoir se conduire. Dans cet esprit là, peut-être que la participation de certaines personnes handicapées dans le cursus de formation des futurs conducteurs pourrait être une primo-vaccination vis-à-vis de la délinquance routière.
Outre l'effet bénéfique sur les comportements, cela serait une potentialité d'emplois dont le financement serait largement compensé par les effets de la prévention.
Mais, ne rêvons pas, nous sommes en France, et ce n'est jamais comme cela que l'on compte.