Ressources, accès aux lieux publics: avant la loi, les personnes handicapées manifestent

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Par Samir TOUNSI PARIS, 8 déc 2004 (AFP) - "SOS loi en péril", "Liberté, égalité, accessibilité", "Allocation adulte handicapé augmentée, dignité retrouvée": outre des slogans choc, les manifestants ont présenté des cahiers de doléances, à l'appel de l'Association des paralysés de France (APF), organisatrice de la montée sur Paris de ses délégations départementales. "Sur l'accessibilité (ndlr: la levée des obstacles matériels qui empêchent les personnes handicapées d'accéder aux transports, mairies, commerces, etc) et les revenus, les sénateurs ont fait trois pas en arrière", a lancé depuis une scène montée près du Palais-Bourbon (avec une rampe d'accès pour les fauteuils) Rachid Kebir, venu de Quimper. A douze jours de la dernière lecture du projet de loi à l'Assemblé, prévue du 20 au 23 décembre, l'APF avait en effet mobilisé ses troupes pour dénoncer les "reculs scandaleux" du Sénat sur le texte en octobre. Porte-parole des inquiétudes financières des collectivités locales, les sénateurs ont en effet supprimé l'obligation d'aménagement des lieux publics pour les handicapés dans un délai de six ans, exclu les commerces de proximité de ces obligations d'aménagement, et autorisé des dérogations. A l'Assemblée mercredi, alors que la manifestation avait lieu sous leurs murs, des députés se sont fait l'écho des inquiétudes de l'APF en interrogeant - fait inhabituel - à trois reprises la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées Marie-Anne Montchamp. "Il y a une volonté totale du gouvernement de réintroduire cette notion de délai, sous forme de dix ans, dans le texte que nous étudierons ensemble pour la fin de la deuxième lecture dans les semaines qui viennent", a assuré Mme Montchamp. Mme Montchamp a également proposé aux députés lors de la seconde lecture "d'améliorer effectivement la situation des personnes handicapées qui, privées de travail du fait de leur handicap, se retrouvent, c'est vrai, avec des revenus souvent très insuffisants". La secrétaire d'Etat a indiqué en novembre que le gouvernement envisage une enveloppe budgétaire de 150 millions d'euros pour compléter les revenus de quelque 160.000 personnes handicapées qui ne peuvent pas travailler et touchent l'Allocation adulte handicapé (AAH, d'un montant maximum de 587,74 euros par mois). "Des chiffres circulent. On parle de 150 euros par personne et par mois", a-t-on indiqué à l'Association des Paralysés de France. Pour sa part, un député UDF, Yvan Lachaud a prévenu que son groupe ne votera pas "des demi-mesures" lors de la seconde lecture. Dans la matinée, le député PS de Tarbes Jean Glavany était passé salué les manifestants de l'APF, tout comme plus tard Mme Montchamp. "Le 23 décembre, quand la loi sera votée, l'APF pourra se dire qu'elle a fait tout ce qu'elle pouvait pour améliorer le texte", résumait à l'issue de la journée le vice-président de l'association, Jean-Marie Barbier, pour qui la "vigilance" s'impose toujours. Le 14 juillet 2002, le président Jacques Chirac avait fait de l'insertion des personnes handicapées l'un des trois chantiers prioritaires de son second mandat. 88% des familles de personnes handicapées ne se sentent pas intégrées à la société, indiquait fin novembre un sondage de Handicap international. st/jba/DS [BI]« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© (2003) Agence France-Press.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. ».[EI]
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