Chirac réaffirme son engagement en faveur des personnes handicapées
Par Philippe GOULLIAUD
PARIS, 8 fév 2005 (AFP) -
Après l'adoption par le Parlement, la semaine dernière, du projet de loi handicap, le chef de l'Etat entendait rappeler que ce chantier restait prioritaire.
Le 14 juillet 2002, il avait lancé trois grands chantiers: la lutte contre le cancer, la lutte pour la sécurité routière, l'intégration des personnes handicapées.
Mais, alors que des succès spectaculaires ont été engrangés contre la violence routière et qu'un plan anti-cancer a très vite été présenté, le dossier du handicap a paru traîner en longueur, suscitant l'inquiétude des associations.
Mardi, Jacques Chirac a donc "renouvelé solennellement l'engagement des pouvoirs publics pour les personnes handicapées" en réunissant membres du gouvernement, associations, chefs d'entreprise, recteurs, représentants des secteurs du logement, des transports, de la culture et des loisirs, qu'il a appelés à la "mobilisation".
"J'appelle chacun d'entre nous à intégrer la situation des personnes handicapées à l'occasion de chacune de ses décisions, au moment d'élaborer chacun de ses projets", a déclaré le chef de l'Etat qui leur a donné "rendez-vous dans un an pour faire le point, ensemble, sur la mise en oeuvre des engagements respectifs".
Il a souligné que la loi instaurant le droit à compensation du handicap permettait de "faire du handicap, qui est une réalité de la vie, une réalité pleinement reconnue par la société".
"Avec la création du droit à compensation, la politique pour les personnes handicapées quitte définitivement le champ de l'assistance pour entrer pleinement dans celui de la sécurité sociale", a-t-il dit.
Le président de la République a annoncé que la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), créée par la loi du 30 juin 2004 instaurant une journée de "solidarité" en faveur des personnes âgées et handicapées, sera installée "dans les trois mois".
Défendant le rôle des départements comme "chefs de file", Jacques Chirac leur a demandé d'installer "dans les meilleurs délais" les maisons départementales des personnes handicapées, créées pour être de "véritables guichets uniques pour elles et pour leur famille".
Il a également insisté sur la nécessité de rattraper le "retard majeur" en matière d'accessibilité des bâtiments publics, indiquant que toutes les préfectures seront aménagées "dans l'année". Les préfets devront aussi établir en concertation "la liste indicative des besoins prioritaires" pour l'accessibilité des bâtiments publics.
Alors que la loi a fixé un délai maximum de dix ans pour aménager l'ensemble des établissements recevant du public et pour les transports collectifs, Jacques Chirac a reconnu que "tout ne pourra pas se faire en un jour". "Mais des obligations et des délais sont désormais fixés, qui seront
respectés, sous peine de sanction", a-t-il averti.
Invité à l'Elysée, le chanteur non-voyant Gilbert Montagné a salué des "avancées très importantes" dans la loi handicap et s'est réjoui d'avoir entendu un discours "plein d'espoir et pertinent". Pour la présidente de l'Association des paralysés de France (APF), Marie-Sophie Desaulle, la loi handicap "ne constitue qu'une étape" et ne doit pas rester "une incantation".
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