Jean Marc Maillet Contoz: Ni héros, ni mendiants mais citoyens
Nous voilà pourvus d'une nouvelle loi cadre. Celle-ci doit nous donner le cap, nous montrer la voie, encadrer nos vies de personnes handicapées en quête de sens.
Mais surtout en quête d'écoute et de bienveillance. Cette loi que d'aucuns qualifient de scélérate et d'autres de véritable avancée sociale n'est certes pas parfaite et ne répond pas, loin de là, aux attentes des personnes handicapées en France. Mais quelle loi le fait-elle pour d'autres populations ? Comme dans tout ce qui est conçu par l'homme, elle est subjective et là où elle satisfait certaines personnes elle en frustre d'autres. Je lui vois un véritable avantage immédiat, elle a imposé aux députés et aux sénateurs une réflexion en profondeur sur les conditions de vie et le devenir des personnes handicapées en France. Elle a mis un coup de pied dans la fourmilière des associations qui, pour nombre d'entre elles, n'ont pas vraiment de leçon de démocratie, de tolérance et de partage à donner au grand public comme au gouvernement. Le plus grand reproche, je l'adresse au gouvernement. Il a, à grand renfort d'annonces, attisé les plus grands espoirs auprès de personnes en grande fragilité et déjà largement désabusées, pour ne leur offrir au final qu'une esquisse de ces promesses. Pour vous donner un aperçu aussi large que pertinent de ce que cette loi génère comme mécontentement ou satisfaction, le magazine Handirect a interviewé les présidents de grandes associations et des acteurs politiques majeurs de la rédaction de cette loi ainsi que la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées. En les lisant tous, vous arriverez certainement à vous faire une idée de ce que pourrait être votre loi idéale. Mais ces opinions sont ce qu'elles sont et bien d'autres pourraient venir les enrichir ou les contrarier. En réalité ce débat n'a pas de fin car la satisfaction des désirs ne supprime pas le désir. Loin d'être satisfaits de cette situation, nous continuerons donc de revendiquer une certaine égalité des chances car cette notion est assez confuse et varie selon l'angle sous laquelle on l'aborde.