Défistival: Personnes Handicapées et valides défilent au rythme de la samba à Paris
PARIS, 24 sept 2005 (AFP) -
Derrière les tambours de la troupe de danse Giramundo et sous un ciel plus clément que prévu, se mêlaient dans la danse et les ballons quelque 500 artistes de rue, femmes et enfants, au rythme de la Samba et déguisés aux couleurs "auriverde", en l'honneur de l'année France-Brésil.
Les chanteurs aux tenues extravagantes de la chorale rock l'Echo râleur, pédalaient en tandem avec des personnes mal-voyantes, après avoir enchaîné sur scène leurs standards rock, funk, reggae sur un podium faisant face à la Tour Eiffel au bout du Champ de Mars.
Un dinosaure géant tirait symboliquement une princesse non-voyante et ses deux princes charmants, tous trois juchés sur des échasses.
"Cette fête est celle de la mixité, de la fraternité qui permet d'aller au-delà des idées reçues" sur les handicapés, a commenté pour l'AFP le président et l'âme de la manifestation, le handi-basketteur Ryadh Sallem.
Un sentiment partagé par Anne-Marie Nunes, 48 ans, qui a également perdu l'usage de ses deux jambes. "C'est bien de se retrouver ailleurs que dans des actions revendicatives car la société française est toujours aussi en retard dans ce domaine", a-t-elle confié.
Une vingtaine de stands de partenaires -ministères, EDF-GDF, France
Telecom- formaient un "village" destiné à promouvoir les associations concernées par l'intégration des personnes handicapées.
"Cette fête a pour objectif de défendre la fraternité au quotidien et lutter contre toutes les formes de discrimination qui frappent encore les personnes handicapées dans les transports, à l'école, au travail", a commenté Pénélope Komites, adjointe à la mairie de Paris, chargée des personnes handicapées.
"Les gens ont le sourire aux lèvres. Ca donne à réfléchir et nous montre qu'ils peuvent vivre comme nous même s'ils faut les aider un peu", a commenté très émue, Dominique, infirmière à la retraite venue avec son mari.
Le spectacle très sonore attirait également des touristes venus au départ admirer la Tour Eiffel et s'étendre sur la pelouse du Champ de Mars. "C'est la première fois que je vois une fête comme celle là. Ca donne l'occasion de se rencontrer. C'est bien", a commenté Peter Minikus, un Suisse allemand de 30 ans, en week-end à Paris avec son amie.
Ryadh Sallem rêve de faire du Défistival, né en 2003 à l'occasion de l'année européenne des personnes handicapées, "un grand rendez-vous annuel", si possible en région et ailleurs en Europe. Un autre Défistival a eu lieu à Liège en Belgique le 23 avril. Lyon et Toulouse seraient intéressées, selon lui.
La fête devait s'achever dans la soirée par un concert notamment de Jimmy Oihid, surnommé le James Brown algérien pour son art de fusionner reggae et chaabi (musique arabo-andalouse populaire) et du Sierra Leonais Bai Kamara, habitué des premières parties de Youssou N'Dour ou Keziah Jones.
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