Un entraîneur heureux

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H : Où en est le basket féminin en France? C.B. : Avec une centaine d'athlètes, le basket féminin fait aujourd'hui plus qu'émerger en France. Si toutes les filles jouent en club, c'est pour la plupart en équipe mixte puisqu'il n'y a guère d'équipes entièrement féminines. Il y a une saison, on a monté à Paris une équipe féminine qui joue contre des garçons(CAPSAAA). On voulait développer cette expérience à partir des régions pour des compétitions leur soient réservées en Coupe de France. La 3e édition a eu lieu, c'était le Championnat régional de Bretagne. H : Comment avez-vous recruté votre équipe? C.B. : Les deux entraîneurs font du « dépistage » dans les clubs et en Coupe de France. Sur les 12 joueuses, 10 clubs sont présents, de Douai à Perpignan et le Lagnon à Vandoeuvre, Lyon, Clermont-Ferrand et Bordeaux. C'est une équipe vraiment représentative du basket national. H : Ce sont des pros ? C.B. : Parmi elles, aucune professionnelle ; à la limite quelques semi-pros en contrat avec des partenaires (EDF, Astratech…) qui leur permettent de dégager du temps sur leurs horaires de travail pour s'entraîner. Une situation qui leur donne un statut un peu plus favorable. C'est nécessaire car nous effectuons 12 regroupements dans l'année, ce qui représente de 48 à 50 jours de congé à prendre. Il faut des employeurs vraiment conciliants ! H : Quel est le rôle de ces regroupements ? C.B. : Elles jouent beaucoup avec des garçons et de ce fait, sont peu utilisées dans les fonctions que nous leur demandons s'assurer en équipe nationale. Il y a une deuxième raison : les garçons jouent avec un ballon de taille 7 et les filles avec un ballon de taille 6. Il y a donc toujours un temps d'adaptation nécessaire pour reprendre les bonnes habitudes. Enfin, il y a une troisième raison : pour atteindre le plus haut niveau européen, il faut absolument passer par une phase de travail intensive. H : Des résultats, non ? C.B. : Dans la Paralympic World Cup, la France invitée bat l'Angleterre à domicile et obtient une médaille d'or et son premier titre international en basket féminin. Nous nous retrouvons en position d'équipe à battre face aux Allemandes, championnes il y a deux ans, les Anglaises, troisièmes et les Pays-Bas, deuxièmes. Il y a une place à prendre, l'objectif que l'on s'est fixé, c'est Pékin 2008. Il faut que l'on se qualifie pour le mondial qui sera le seuil avant les Jeux Olympiques pour nous situer face aux autres équipes. H : Quelle est la moyenne d'âge de l'équipe ? C.B. : Elle peut paraître assez élevée mais le basket fauteuil est un sport que l'on peut pratiquer assez tardivement. Il y a moins de contraintes cardio-respiratoires que dans le cadre d'autres sports. On peut jouer jusqu'à 40ans à un bon niveau. Sinon, il y a aussi des jeunes de 22 à 25 ans. H : Vos espoirs dans le cadre de cette compétition? C.B. : Le premier et le second match sont déjà gagnés, nous avons fait plus que le nécessaire pour monter sur le podium. Les deux premiers seront qualifiés, et comme les Pays-Bas qui vont accueillir le Championnat du monde à Amsterdam en juillet 2006, il suffit que l'on soit sur la deuxième ou la troisième marche pour être qualifiés. H : Comment, plus globalement, voyez-vous l'avenir ? C.B. : Le basket est un sport en stagnation, sinon en baisse. D'ailleurs ce n'est pas propre au basket. Les 17 disciplines olympiques sont victimes d'une baisse de pratique. La mode est aux sports plus « fun ». Mais on y croit car il y a quand même encore du monde et on travaille à faire revenir les jeunes. Deux jours plus tard, les Françaises obtiendront, à l'issue d'un match inégal, la médaille de bronze et la troisième marche du podium*, après avoir battu les Anglaises, une victoire qui leur autorise tous les espoirs pour Amsterdam puis Pékin. Renseignements : www.handibasketfeminin.com propos reccueillis par SM
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