Une 'boutique en ligne' pour valoriser le travail des handicapés mentaux
Par Martine VERON
PARIS, 20 sept 2006 -
[BC][EC]"Premier site marchand du handicap en France", selon ses initiateurs, le site www.vitrine-des-cat.com " veut être un outil de commercialisation d'une production encore peu connue, mais aussi de valorisation du travail des personnes handicapées.
[BC][EC]"On ne vend pas du handicap, on vend des produits de qualité, souvent labellisés, au même prix que des produits de même type vendus en centre commercial, et on veut que cela se sache", explique Thierry Robichon, père d'un enfant handicapé, et président de l'association parisienne à l'initiative du site.
[BC][EC]L'association des Panoyaux, créée en 1965 par des familles du 20e arrondissement, gère deux CAT à Ménilmontant, spécialisés dans les activités artistiques et artisanales.
[BC][EC]Elle a créé en 2004 la première boutique au nom symbolique de "Vitrine des CAT", en plein coeur de Paris, rue Saint-Martin (4ème).
[BC][EC]D'autres boutiques vont voir le jour d'ici à la fin de l'année 2006 et en 2007 dans plusieurs villes de France, Angers (en octobre), Bordeaux, Caen, Marseille.
[BC][EC]L'objectif, dit Thierry Robichon, est de "changer le regard de la société" sur les travailleurs handicapés et donner à ceux-ci une vraie reconnaissance sociale et professionnelle.
[BC][EC]Un rayon vin bien fourni, avec des crus qui rencontrent un joli succès, des Bordeaux ou un haut Médoc "Cru Bourgeois" qu'Air France entend servir sur ses lignes, des produits "bio" haut de gamme, de l'artisanat et des meubles, la Vitrine de la rue Saint-Martin regorge de produits provenant de CAT de nombreuses régions de France.
[BC][EC]Les centres, qui ont le statut d'établissement médico-social, peinent pourtant à vendre leurs produits.
[BC][EC]Les personnes handicapées qui y travaillent, orientés par les Cotorep (Commission technique d'orientation et de reclassement professionnel), n'ont pas le statut de salarié, ni de contrat de travail, et reçoivent une garantie de ressources versée en partie par le CAT et en partie par l'Etat.
[BC][EC]Ils n'ont pas d'obligation de rentabilité, mais "ce ne sont pas des garderies", prévient M. Robichon, "le travail a un sens si les produits sont commercialisés". Nombre d'entre eux reçoivent une reconnaissance professionnelle, comme, dans le Bordelais, des tailleurs de ceps de vigne que l'"on s'arrache".
[BC][EC]Le site qui vient d'être créé vise les particuliers, mais aussi les entreprises, comités d'entreprise et collectivités territoriales, pour des cadeaux d'entreprise par exemple.
[BC][EC]Les collectivités sont en effet soumises, comme les entreprises de plus de 20 salariés, depuis un décret du 13 février 2006, à l'obligation d'emploi de travailleurs handicapés, à raison de 6% de l'effectif global.
[BC][EC]Or, peu savent que tout achat à un CAT peut venir en déduction de la contribution à l'emploi de personnes handicapées.
[BC][EC]Il existe à ce jour 1.400 CAT, dont environ 600 gérés par des associations affiliées à l'Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis).
[BC][EC]"Il manque environ 4.000 places, notamment pour les autistes et les déficients intellectuels, et surtout dans le Nord", selon Thierry Robichon.
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