Le Président Sarkozy annonce de nouvelle mesures
Par Didier BEYNAC et Nadège PULJAK
TOURS, 9 juin 2007 (AFP) - Premier président depuis 1975 à venir au congrès de l'Unapei (parents de handicapés), Nicolas Sarkozy a annoncé samedi à Tours la mise en oeuvre d'un "droit opposable à la scolarisation" pour enfants handicapés, scolarisarion qui existe dans la loi, et une 5ème branche de la protection sociale pour la dépendance".
"Je rendrai opposable le droit de tout enfant handicapé d'être scolarisé dans l'école de son quartier", a affirmé M. Sarkozy, qui avait déjà soulevé cette question lors de sa campagne présidentielle.
Ce sujet avait été à l'origine d'un vif accrochage entre lui et Ségolène Royal, lors de leur débat d'entre-deux tours. Accusant la droite d'avoir "supprimé" les aides pour l'accueil des handicapés à l'école, la candidate socialiste avait taxé M. Sarkozy d'"immoralité politique". Il lui avait reproché de "perdre (ses) nerfs".
C'est la première fois depuis 1975 (Valéry Giscard d'Estaing) qu'un président de la République s'exprimait devant quelque 1.200 représentants de l'Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis, selon son président, Régis Devoldère.
Nicolas Sarkozy était accompagné de Xavier Bertrand, ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité, et de Renaud Donnedieu de Vabres, ancien ministre et chef de l'opposition UMP à Tours.
Un droit opposable à la scolarisation, "cela veut dire qu'il y aura un accès simplifié et adapté à l'école pour tous les enfants pouvant être scolarisés en milieu ordinaire", a affirmé M. Sarkozy.
Interpellé par un parent d'enfant handicapé, Pascal Coroller, président de l'Unapei de la Sarthe, qui lui faisait remarquer que ce droit opposable était difficilement applicable, M. Sarkozy a argué: "si la responsabilité de l'Etat n'est pas mise en cause, jamais ça ne bougera".
La loi handicap du 11 février 2005 fait obligation d'assurer à l'élève une scolarisation "au plus près" de son domicile mais, selon les associations, ce droit est mal appliqué.
"Il faut que cette loi se traduise dans les faits", a plaidé M. Coroller.
"Si on l'appliquait, tout serait remarquable. Il suffit de la mettre en musique", a renchéri M. Devoldère.
Autre annonce du chef de l'Etat: "la mise en place d'une 5è branche de la protection sociale pour prendre en charge la dépendance", à côté des branches consacrées à la vieillesse, la maladie et les accidents du travail, la famille (toutes les trois au sein de la sécurité sociale) et l'assurance chômage.
"Cela veut dire que nous créerons, à partir de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, et en concertation avec tous les acteurs du secteur, un organisme dont le but sera de préparer notre pays au défi de la dépendance", a-t-il précisé.
M. Sarkozy a tenu à rendre hommage "au militantisme" et au "travail remarquable" de ceux qui "se dévouent" en faveur des handicapés et personnes dépendantes.
"Il est venu le temps de faire la différence entre ceux qui aident la société et ceux qui l'empoisonnent", a-t-il lancé, retrouvant ses accents de campagne. "Ceux qui l'aident doivent être valorisés concrètement, ceux qui l'empoisonnent doivent être punis sérieusement".
"Mais au risque de vous surprendre, je ne suis pas venu pour apporter de la compassion. Je suis venu vous parler d'espoir. Vous n'avez pas besoin d'être plaints, vous n'avez pas besoin d'un président de la République qui fasse du misérabilisme", a-t-il conclu.
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