Enfant handicapé et éducation : l'Etat condamné

La cour administrative d'appel de Paris a condamné le 11 juillet l'Etat pour non respect de l'obligation éducative d'un enfant handicapé...

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PARIS, 28 août 2007 (AFP) -

La cour administrative d'appel de Paris a condamné le 11 juillet l'Etat pour non respect de l'obligation éducative d'un enfant handicapé, confirmant un jugement du 2 mars 2006, a annoncé mardi l'Unapei, qui se félicite de cette décision, "une première" selon elle.

Pour Thierry Nouvel, directeur général adjoint de l'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales, cette décision est, "à sa connaissance, la première" de ce type.

"La jurisprudence est désormais fixée", dit-il à l'AFP. "On n'incite pas les parents à aller en justice, ajoute-t-il, parce que ce n'est pas comme cela qu'on scolarise nos enfants, mais nous avons désormais une arme pour faire valoir nos droits".

L'enfant, souffrant de séquelles dues à une méningite encéphalite très grave, "n'a été accueilli que très partiellement de 1996 à 2002 au sein d'établissements médico-éducatifs et, de 2002 à mars 2005, a été totalement privé de son droit à l'éducation", indique l'Unapei dans un communiqué.

La Cour d'appel a estimé que l'Etat avait "l'obligation légale d'offrir aux enfants handicapés une prise en charge éducative au moins équivalente, compte tenu de leurs besoins propres, à celle dispensée aux enfants scolarisés en milieu ordinaire ... sans que celui-ci puisse utilement se prévaloir de l'insuffisance des moyens budgétaires", rapporte l'Unapei.

Le tribunal s'est fondé sur la loi de 1975, précise Thierry Nouvel, qui imposait l'obligation éducative. La loi Handicap de février 2005 renforce encore cette obligation en imposant le droit à la scolarisation.

L'Etat est condamné à verser 13.000 euros aux parents et 20.000 euros à l'enfant, a indiqué à l'AFP Eric Baron, avocat de la famille, qui affirme que l'arrêt de la Cour d'appel "préfigure ce que pourrait être le droit opposable", promis par Nicolas Sarkozy, car "il impose à l'Etat une obligation de résultat et pas une obligation de moyens".

L'Unapei soutient cinq autres familles, qui ont fait appel à la justice pour les mêmes motifs.

"En dépit de cette jurisprudence, souligne l'association, de nombreux enfants handicapés ne pourront toujours pas effectuer cette année leur rentrée scolaire faute de place tant à l'école que dans des établissements spécialisés et adaptés à leurs besoins".

Selon l'Unapei, quelque 15.000 enfants seraient sans solution aucune à cette rentrée.

mv/im/def

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