Un boxeur sourd qualifié pour les JO

Sourd de naissance, muet jusqu'à l'âge de dix ans, né dans une famille tzigane défavorisée de sept enfants, le Hongrois Norbert Kalucza, 21 ans, a réussi à se qualifier pour Pékin à force de courage et de persévérance.

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L'olympisme aime les belles histoires. Les destin exceptionnels, les triomphes faits de volonté et de rage de vaincre. Avec le Hongrois Norbert Kalucza, le grand livre d'histoire des Jeux va pouvoir écrire l'une de ses plus belles pages. Norbert a 21 ans. Il est né dans une famille tzigane défavorisée de sept enfants. Il est sourd. Muet dans sa plus tendre enfance, il n'a prononcé ses premiers mots qu'à l'âge de 10 ans. Bref, dans la vie, rien ne lui a été épargné. Mais le garçon a surmonté tous ces obstacles pour réaliser son rêve : se qualifier pour les épreuves de boxe des Jeux Olympiques. Tout un symbole pour une compétition synonyme d'ouverture sur le monde, de rassemblement et de partage.

Premier boxeur (catégorie poids mouche) originaire de Debrecen, en Hongrie, à participer à des JO, Kalucza a grandi dans un foyer modeste de neuf personnes, la plupart frappées de surdité congénitale comme lui. Enfiler des gants de boxe alors qu'il était encore enfant lui a fait surmonter un premier handicap : il a formulé ses premières paroles juste après avoir commencé à fréquenter les rings. "C'est l'ancien médaillé de bronze olympique Janos Varadi - voisin de la famille - qui a découvert le talent de Norbert", raconte Marie, sa mère, qui ajoute que c'est également l'ancien champion, médaillé chez les mouche aux JO de Moscou en 1980, qui a procuré à Norbert les certificats médicaux lui ayant permis de boxer malgré son handicap.

"Changer le monde"

Le droitier a multiplié les podiums chez les jeunes et, après avoir conquis le titre de champion de Hongrie chez les juniors en 2005, il est titré chez les adultes en -51 kg (2006) et en -54kg (2007). En gagnant son billet pour Pékin, grâce à une victoire sur l'Allemand Marcel Schneider, le Hongrois va "réaliser un rêve", même si sa satisfaction est néanmoins contrariée par les exigences de son régime : "Je pèse 57 kg et je suis obligé de passer à 51 kg pour les compétitions. Si je n'avais pas à suivre ce régime, je gagnerais la médaille d'or !", fanfaronne-t-il. Son héros, "Koko", l'ancien champion olympique et professionnel Istvan Kovacs, a lui d'abord gagné en mouche avant de s'imposer chez les plume. Modeste, Kalucza admet difficilement qu'il est lui-même devenu un exemple pour les petits gars de Debrecen qui ont la vie dure. Clin d'oeil biblique, sa mère, Marie, et son père, Joseph, sont persuadés que leur fils, qui est charpentier de profession, sera capable de véritablement "changer le monde". S'il parvient à changer même un tout petit peu le regard des gens sur le handicap, ce sera déjà beaucoup.

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