Par Martine VERON
PARIS, 2 août 2008 (AFP) - Voyager, trouver un hébergement quand on est handicapé est aujourd'hui plus facile, avec la multiplication des sites labellisés 'Tourisme Handicap', mais les obstacles financiers demeurent, car les vacances coûtent cher pour les handicapés, aux ressources souvent limitées.
Mis en place par le ministère du Tourisme en 2001, le label attribué par l'association Tourisme et Handicaps a été attribué à ce jour à près de 3.000 sites (2.906), hôtel, résidence, camping, chemin de randonnée ou plages.
Ainsi, une plage labellisée dispose de "tiralos", fauteuils amphibie, ou de tapis menant à l'eau.
La montagne s'apprivoise grâce au développement d'aides techniques comme le "fauteuil tout terrain" (FTT) ou la "joëlette", fauteuil mono roue muni de brancards qui permet, avec l'aide de deux personnes, d'emprunter des sentiers.
Tourisme et Handicaps estime que les professionnels commencent à être sensibilisés au problème de l'accessibilité, sollicitant souvent le label.
Des représentants d'associations de handicapés, comme l'Unapei (handicap mental), reconnaissent aussi que "les choses ont évolué", concernant l'information et la prise en compte du handicap.
D'autres guides ou sites informent sur les possibilités pour les personnes en situation de handicap physique ou mental de voyager ou séjourner, comme www.handivacances.co, le guide vacances de l'APF (association des paralysés de France) publié chaque été ou le "Petit Futé, Handitourisme".
"On peut voyager seul plus facilement maintenant", affirme Jean-Philippe Bonpaix, responsable d'APF Evasion (département tourisme de l'APF), qui constate une baisse des demandes pour les séjours en centres adaptés.
Mais si les possibilités existent, partir reste trop souvent un rêve
inaccessible.
Quand on veut partir seul, il faut trouver des aides humaines ou
techniques, si l'on ne veut pas s'appuyer seulement sur la famille. Le coût en est souvent prohibitif, d'autant que ce sont les hôtels de catégorie supérieure qui sont le plus accessibles.
"Pour un handicapé, partir en vacances revient forcément plus cher que pour un valide", affirme Charles Carpentier, dont l'association, l'Unapei, milite au sein du mouvement "Ni pauvre, ni soumis" pour un "revenu d'existence décent".
Pour un handicapé qui ne peut pas travailler et qui reçoit 628 euros par mois d'AAH (allocation adulte handicapé), comment partir en vacances,interroge le collectif.
Le vacancier handicapé qui part en collectivité doit le plus souvent
payer le séjour de son accompagnateur bénévole, comme des parents lorsqu'ils envoient leur enfant handicapé dans certains centres de vacances.
Encore faut-il trouver des bénévoles en nombre suffisant. L'APF, qui
organise 125 séjours pour 1.300 vacanciers, lance chaque été un appel à bonne volonté. Il manque aujourd'hui, indique Jean-Philippe Bonpaix, une cinquantaine de personnes pour les séjours de la fin du mois d'août.
"Certains bénévoles ne se présentent pas, d'autres se rendent compte sur place des difficultés et s'en vont", dit-il, prévenant que si aucune compétence n'est requise, il faut savoir être disponible pour tous les actes quotidiens, toilette, repas, loisirs, et "être en bonne forme physique".
Jeunes, enseignants, retraités, les bénévoles "vivent des moments très riches", dit-il cependant, et "ils se font aussi plaisir".
mv/im/sh/dlm