Le chien-guide a changé sa vie

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PARIS, 26 sept 2009 (AFP) -
"Dan, au pied", crie l'éducateur, devant l'Ecole de chiens-guides de Paris, en face du zoo de Vincennes. Le berger blanc aux oreilles pointues accourt en galopant. Sans hésiter, il désigne un siège vide en y posant sa tête ou rapporte un trousseau de clés posé sur une table.
Il ira bientôt changer le quotidien d'un aveugle ou d'un malvoyant, comme 1.500 autres chiens en France, offerts gratuitement par la Fédération des associations de chiens-guides d'aveugles, dont les dix écoles organisent leurs troisièmes journées portes-ouvertes dimanche, dans toute la France.

Sonia Otmani, 26 ans, a perdu la vue à 20 ans après une erreur médicale. Alors qu'elle était très active, entourée d'amis et friande de sorties, Sonia s'est soudain retrouvée "très seule" quand elle a perdu la vue.
"Je n'osais rien faire, je ne sortais qu'au bras de ma soeur et personne ne m'adressait la parole à la fac", raconte la jeune femme, dynamique et souriante, dans les locaux de l'école parisienne.
"J'ai tout de suite demandé un chien mais je devais m'habituer à la canne blanche d'abord", explique-t-elle.
Au bout d'un an, Sonia a reçu Vulba, un golden retriever, l'une des races les plus fréquemment dressées --avec les labradors-- pour en faire des chiens-guides, pour leur caractère sociable et calme.
"Je l'attendais comme le messie, elle a changé ma vie, je peux tout faire.

Elle dort même sous la table en boîte de nuit, je ne sais pas comment elle fait", s'étonne encore Sonia.
"La canne blanche fait peur, angoisse les gens; avec le chien, on vient me parler spontanément", poursuit-elle.
Mais la Fédération, qui vit grâce aux dons, ne parvient à remettre que 160 chiens par an, souvent faute de familles pour les accueillir pendant leur première année de vie, avant leur formation à l'école, mais aussi parfois faute de demandes.

"L'objectif est de doubler le nombre de chiens placés chaque année", explique Leslie Labrosse, en charge de la communication de la Fédération et qui assure elle-même la mission de famille d'accueil depuis quelques mois.
Elle apprend à son chiot Emba le caniveau, à se tenir tranquille, autant de "règles de base" à acquérir avant la formation en école, assurée par des éducateurs diplômés.

A Paris, où la population active est particulièrement nombreuse, l'Ecole a du mal à satisfaire la demande et souhaiterait pouvoir placer 120 chiots par an dans des familles d'accueil, contre 80 aujourd'hui.
Dans d'autres régions de France, comme à Limoges, on manque au contraire de demandes. "Les gens sont mal informés, pensent que le chien est payant", regrette Leslie.
600 familles accueillent des "élèves" chiens-guides, il en faudrait le double, selon la Fédération.
jc/im/vdr/ds
Par Julie CHARPENTRAT

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