PARIS, 10 fév 2010 (AFP) -
La loi du 11 février 2005 rend notamment obligatoire l'accessibilité aux handicapés des bâtiments et transports d'ici 2015.
"C'est pour donner une nouvelle impulsion et être au rendez-vous de 2015 que nous avons décidé de lancer le plan handicap auditif, un effort supplémentaire de 52 millions d'euros pour apporter des réponses plus efficaces aux 4 millions de nos concitoyens atteints de déficiences auditives", a déclaré à l'AFP la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano, qui a lancé ce plan avec le ministre du Travail Xavier Darcos.
Entre 4 et 6 millions de personnes souffrent de problèmes d'audition.
Parmi une cinquantaine de mesures est prévu un dépistage systématique pour les jeunes de 16 à 25 ans et vers 60 ans.
Pour les jeunes, qui ont tendance à écouter leurs baladeurs à un volume excessif, "une campagne de sensibilisation sur les risques liés à la musique amplifiée" sera lancée en 2011.
Au menu également, "au moins" un journal télévisé du soir traduit en langue des signes en 2011 et sous-titrage obligatoire en français de tous les DVD.
L'Etat prendra à sa charge les frais d'interprète en langue des signes lors de l'examen du permis de conduire.
Mesure demandée de longue date par les associations, un système devrait permettre avant la fin de l'année aux personnes sourdes de passer les appels d'urgence au Samu, aux pompiers, à la police.
Pour aider à la scolarisation des enfants sourds en milieu ordinaire, une "conférence de consensus" fin 2010 permettra aux ministères concernés et aux associations de se mettre d'accord sur les besoins en personnels formés (interprètes en langue des signes...).
Mais la question des auxiliaires de vie scolaire (AVS), dont le statut précaire est critiqué par les associations spécialisées, ne sera en revanche pas abordée dans le cadre de ce plan, selon l'entourage de Xavier Darcos.
Le gouvernement compte aussi mettre en place des "actions de sensibilisation" spécifiques en direction des employeurs (aménagement des postes de travail, logiciels). Ils ont déjà depuis plusieurs années l'obligation de recruter 6% de personnes handicapées, sous peine de sanctions financières, mais beaucoup n'atteignent pas ce quota.
Le président de l'Union nationale pour l'insertion sociale des déficients auditifs (Unisda), Jérémie Boroy, a salué les mesures annoncées dans un communiqué en relevant "avec satisfaction" l'accent mis sur l'éducation des jeunes sourds.
Néanmoins les annonces interviennent à la veille du cinquième anniversaire de la loi handicap dont le bilan est sévèrement critiqué.
La Fnath, association représentant malades, invalides et handicapés, souligne que le taux de chômage des travailleurs handicapés reste deux fois plus élevé que celui du reste de la population tandis que le montant de l'allocation adultes handicapés reste en dessous du seuil de pauvreté.
L'Association des paralysés de France (APF) dresse aussi un constat "inquiétant" sur l'accessibilité aux handicapés des bâtiments et transports.
Les associations sont également vent debout contre les tentatives du gouvernement d'introduire certaines dérogations à l'obligation d'accessibilité des bâtiments.
Quant à la fédération des APAJH (associations pour adultes et jeunes handicapés), elle "dénonce les reculs organisés par les pouvoirs publics" dans l'application de la loi.
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Par Julie CHARPENTRAT
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