8 mars : on célèbre la journée internationale de la femme. 2010 : la lutte contre la violence envers les femmes est déclarée grande cause nationale en France. Des engagements et rendez-vous symboliques qui suscitent parfois la dérision ou la provocation chez certains Homos sapiens sapiens... Depuis quelques années, des outils et programmes mis en place en France, en Europe ou à l'échelle internationale apportent un soutien et tentent de protéger celles qui subissent mépris et châtiment à travers le monde. Rahyana est aspergée d'essence à Paris, Adriana est étranglée par son conjoint à Aubervilliers, fermeture de centres d'IVG, esclavagisme moderne... En France, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son compagnon, conjoint, concubin ou petit ami. Sans parler de la condition des femmes dans de nombreux pays, Afghanistan, Iran, Inde...
Une définition de la violence
Comment définir ces atteintes ? En 1993, l'ONU tranche : « La violence faite aux femmes désigne tout acte fondé sur l'appartenance au sexe féminin causant ou susceptible de causer aux femmes des dommages ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychiques, et comprenant la menace de tels actes, la contrainte ou la privation de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».
Femme handicapée : la double peine ?
Mais qu'en est-il du statut de la femme, de surcroît handicapée, qui subit souvent cette discrimination à double titre ? Elle s'avère en effet plus vulnérable, rendue fragile par ses difficultés physiques ou même intellectuelles : perte de vision, difficulté à entendre, restriction motrice, excès de confiance... La violence puise ses racines dans l'angoisse de la différence, la peur de la diversité, le fantasme de la puissance du sexe masculin. Pour aborder ces questions qui seront évoquées pour la première fois publiquement, l'association « Femmes pour le dire, femmes pour agir » (FDFA), qui réunit des femmes et des hommes en situation de handicap quelle que soit leur singularité, organise, le 19 juin prochain à Paris un colloque sur le thème « Violence envers les femmes : le non des femmes handicapées ! ». L'association clame haut et fort que ces femmes doivent être protégées, que le silence doit être rompu et envisage la création d'un lieu de parole, de rencontres et d'échanges.
Des spécialistes sans tabou
En attendant, ce colloque, mené par Maudy Piot, psychanalyste et présidente fondatrice de FDFA, rassemble un vaste panel de spécialistes, d'élues, de médecins, de juristes, de sociologues, sur des thèmes sans langue de bois ni tabou. Michelle Perrot, historienne et écrivaine, marraine du colloque, inaugure la journée avec cette question : « La violence est-elle le destin des femmes ? Les suggestions de l'histoire ». Le docteur Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol évoquera le thème « Violence sexuelle et handicap ». Le docteur Muriel Salmona, psychiatre psychothérapeute, responsable de l'antenne 92 de l'institut de victimologie abordera les conséquences psycho traumatiques des violences et les mécanismes neurobiologiques. Après le déjeuner, des tables rondes permettront à chacun des participants de s'exprimer sur cinq thèmes.
Débats entièrement adaptés
Rendez-vous le 19 juin de 9h à 15h30, espace conférence des Diaconesses (18 rue du Sergent Bauchat 75012 Paris, Métro ligne 8, station Montgallet). Le site ainsi que l'auditorium qui accueille les débats sont entièrement accessibles aux personnes en situation de handicap et notamment à mobilité réduite : traduction en langue française des signes, retranscription en direct sur écran (vélotypie), boucle magnétique pour les personnes malentendantes appareillées, programmes en caractères agrandis et en braille. L'entrée est libre, la participation aux frais étant laissée à discrétion. L'intégralité du programme est disponible en ligne sur le site de l'association.
Pour s'inscrire : fdfa.asso@free.fr ou 01 45 66 63 97