PARIS, 20 sept 2011 (AFP) - Plusieurs personnalités, philosophes, historiens ou militantes féministes se sont prononcées contre la création d'un métier d'assistant sexuel pour personnes handicapées, estimant que cela porterait atteinte à la dignité des femmes tout en laissant les handicapés dans un "ghetto".
L'ex-député Jean-François Chossy est chargé d'une mission à propos du regard de la société sur le handicap. Son rapport, qui doit être publié prochainement, devrait notamment aborder la question des assistants sexuels.
Ce statut existe déjà en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark et en Suisse allemande.
Il devait également préparer une proposition de loi sur les assistants sexuels.
Au début de l'année, la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot avait pourtant exprimé son opposition nette à cette revendication de certaines associations de personnes handicapées, dont l'Association des paralysés de France (APF) qui a lancé la semaine dernière un appel à la création des aidants sexuels.
Pour le collectif féministe "Handicap, sexualité, dignité", "les femmes, une nouvelle fois, seront les premières à en payer le prix", si un statut d'assistant sexuel était créé en France.
Un tel dispositif "ne ferait que renvoyer les personnes lourdement handicapées dans un ghetto et les y oublier en toute conscience", poursuit le collectif dans une tribune publiée dans Libération. Celle-ci est cosignée notamment par la philosophe Sylviane Agacinski, le mouvement Osez le féminisme !, le président du Mouvement du Nid (association de défense des personnes prostituées) Jacques Hamon, président du Nid ou encore l'ancienne ministre du Droit des femmes Yvette Roudy.
Selon les signataires, l'idée relève "de la prostitution" et remettrait en cause "trente ans de lutte des femmes".
"La sexualité humaine ne peut se concevoir que libre et gratuite", écrivent-ils encore.
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