Une enfant de deux ans handicapée exclue d'une crèche ?

La mère d'une enfant de 2 ans atteinte d'une anomalie dermatologique - un "grain de beauté géant" - a porté plainte contre X pour discrimination après que la fillette eut été "exclue" d'une crèche parisienne. La Mairie de Paris dément

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PARIS, 26 déc 2011 (AFP) - Hanane Douibi avait inscrit sa fille à la crèche collective municipale Convention (XVe) avant sa naissance.

Or son accouchement en août 2009 a révélé que l'enfant souffrait d'un naevus géant congénital, une malformation de la peau pouvant recouvrir une grande partie du corps, selon la plainte déposée vendredi à Paris par l'avocat de Mme Douibi, Me Gilles-Jean Portejoie. Admise en novembre 2010 à la crèche, la fillette n'y passera que trois semaines, puisque la directrice invite sa mère à rencontrer le médecin de la crèche qui lui recommande "avec une insistance perceptible" de garder son enfant "au chaud avec elle", selon la plainte, que l'AFP a pu consulter.

Cette exclusion a pris "l'apparence de conseils appuyés et non d'un refus explicite" mais "ne semble s'expliquer que par la particularité physique de l'enfant, qui peut être impressionnante au premier regard mais n'est pas contagieuse et ne nécessite aucun soin particulier du personnel de la crèche", selon la plainte.

La fillette est actuellement traitée, notamment au moyen de greffes de la peau.

Sentant que sa fille n'était "pas la bienvenue" dans la crèche, Mme Douibi a retiré l'enfant de la structure et décidé de la garder à domicile.

"Je souhaite que la justice dise que cette exclusion était discriminatoire et permette à ma fille de vivre comme tous les enfants de son âge", a déclaré Mme Douibi à l'AFP.

Elle a longtemps hésité à porter plainte, mais cette exclusion lui paraît "tellement insupportable" qu'elle a décidé de le faire, a expliqué Me Portejoie.
"Aucune explication crédible n'a été avancée par la direction de la crèche pour refuser la prise en charge", note l'avocat, une attitude "d'autant plus inadmissible que cette structure remplit une mission de service public, et que le refus d'un service de garderie pour des motifs d'apparence physique (...) ne saurait être toléré".

Réactions de la Mairie de Parie: Démenti!

La Ville de Paris a démenti lundi avoir exclu d'une crèche municipale une petite fille de deux ans atteinte d'une anomalie dermatologique, affirmant que la décision de l'en retirer résultait d'une "concertation entre les médecins, la PMI et les parents".

La mairie réagissait au dépôt par la mère de l'enfant d'une plainte contre X pour discrimination, après que le médecin de la crèche eut recommandé à cette femme, Hanane Douibi, "avec une insistance perceptible", de garder son enfant "au chaud avec elle", selon la plainte, rendue publique par Le Parisien.

La petite fille, qui souffrait d'un naevus géant congénital, une malformation de la peau pouvant recouvrir une grande partie du corps, avait été inscrite à la crèche collective municipale Convention (XVe). Admise en novembre 2010, la fillette n'y passera que trois semaines.

Selon la plainte, il s'agissait d'une exclusion déguisée, ayant pris "l'apparence de conseils appuyés et non d'un refus explicite" et ne pouvant "s'expliquer que par la particularité physique de l'enfant, qui peut être impressionnante au premier regard mais n'est pas contagieuse".
Dans un communiqué, la Ville de Paris déclare qu'elle "n'a à aucun moment pris la décision dexclure la petite fille de la crèche".

"Au cours de ses séjours en crèches, l'enfant a contracté plusieurs infections. Le médecin hospitalier qui suivait l'enfant a dès lors conseillé aux parents de la retirer de la crèche collective, considérant que ce mode de garde ne se révélait pas approprié au vu des nombreux risques infectieux qui l'a mettaient en danger".
"Dans un processus de dialogue et de concertation entre les médecins hospitaliers, la PMI et les parents, ceux-ci ont décidé de retirer leur enfant de la crèche fin 2010", ajoute le communiqué.
La fillette est actuellement traitée, notamment au moyen de greffes de la peau, selon sa famille.

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