PARIS, 13 fév 2012 (AFP) -
Le Collectif des 39 contre la Nuit sécuritaire s'insurge de l'offensive du député UMP Daniel Fasquelle qui, accuse-t-il, continue sa croisade visant à "mettre définitivement fin à l'approche psychanalytique de l'autisme".
Après avoir déposé une proposition de loi dans ce sens, ce député veut saisir le Conseil national des universités pour interdire toute référence à la psychanalyse dans l'enseignement et la recherche sur l'autisme.
Dans son édition de lundi, le quotidien Libération note que les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle seraient écartées des recommandations du rapport de la Haute autorité de santé (HAS) et de l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) sur la prise en charge de l'autime, qui doit être rendu public le 6 mars.
Sous le titre "Interventions globales non recommandées ou non consensuelles", cité par Libération, la rapport indique en particulier :
"L'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle".
Interrogée par l'AFP, la HAS a affirmé que le quotidien s'appuyait sur une "version provisoire". "Ce travail est en cours de finalisation", ajoutent l'Anesm et la HAS dans un communiqué.
Le rapport devrait également se prononcer sur une autre pratique controversée, le packing (enveloppement dans un drap humide) que certains veulent interdire comme l'association Vaincre l'autisme et à laquelle la HAS serait formellement opposée, selon Libération.
La fédération française des Dys (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie) a, de son côté, critiqué lundi la "persistance de pratiques psychanalytiques totalement dépassées (...) dans la prise en charge des enfants autistes".
Parallèlement, la CGT-Santé a apporté son soutien à deux médecins "convoqués devant les instances ordinales de leurs départements" suite à la plainte d'une association de parents d'enfants autistes contre la pratique du packing.
"Rien ne justifie des accusations excessives "d'actes de tortures ou de mauvais traitements" et "l'indication des packs peut être envisagée dans les cas de comportements d'automutilation graves", écrit la fédération dans un communiqué.
"Que ce soit au sujet de la psychanalyse ou des packs, la prise en charge des enfants autistes sert de prétexte fort démagogique pour justifier lingérence de points de vue politiques et idéologiques dans les soins, au détriment de lindépendance des pratiques et dun réel débat scientifique", juge encore la CGT-Santé.
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Autisme: des psys s'inquiètent...
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