Alors "Jumbo", pourquoi ce nom ? Parce que la première fois que les enfants issus d'établissements hospitaliers ont fait une balade organisée en side-car, c'était pour aller voir des éléphants au zoo. L'insouciance de la fin des années 60, à l'initiative de sidecaristes anglais. Depuis, le nom est resté... et le principe a conquis toute l'Europe puis la France.
Passion moto
Pour les éléphanteaux français, tout commence en 2001. Des sorties sont organisées pour distraire des enfants handicapés ou malades, le week-end. Cette idée, c'est celle de Vincent Barresi, lui aussi "enfant du handicap". "J'ai été un enfant malade, je suis paraplégique depuis 1963 mais cette situation ne m'a jamais affectée mentalement. A 63 ans, retraité de l'Education nationale, j'ai toujours envie de foncer". Il décide donc d'emmener ceux qui lui ressemblent dans son sillage. Sa passion pour la moto est encore toute fraîche. Elle remonte à 1995, date à laquelle il rencontre un médecin qui lui prête un side-car aménagé pour passer le permis moto. Vincent est conquis. Il achète le sien, et découvre un drôle d'univers, celui de la moto, aussi généreux... que viril ! "Je trouvais le principe du Jumbo intéressant mais je voulais y mettre davantage de solidarité. En une journée, le mélange des genres avait peu de chance de se faire." Alors pourquoi pas plusieurs jours, pourquoi pas avec les familles ?
Un projet dingue
Vincent lance donc le concept du Jumbo à la "grande" semaine ! Et plutôt que d'aller voir des éléphants, pourquoi pas des chameaux ? C'est donc la Tunisie (pays où il est né) qui fera les frais de cette singulière utopie. Car, évidemment, on le prend pour un dingue ! Emmener jusqu'en Afrique, au départ de Lyon, dix enfants handicapés ou malades, dans cinq side-cars et huit 4X4, c'est vraiment une idée de motard jobard ! Il crée pour cela l'association "Les Enfants d'abord, les Enfants à bord". En 2006, le staff de la première édition est au complet : dix enfants, cinquante accompagnateurs, dont une équipe médicale (médecin, infirmière, aide-soignante et kiné), et, bien sûr, toute la tribu familiale (le concept repose sur le fait qu'au moins un des parents se joigne à l'aventure).
Tous handicaps confondus
Tous les enfants sont acceptés, de six à vingt ans, quel que soit leur handicap, à condition d'avoir le sésame : un avis médical favorable. Paraplégique, autiste, IMC, polyhandicapé, atteint de mucoviscidose... Ils sont accompagnés par une équipe de bénévoles qui n'hésitent pas à payer la moitié du ticket pour vivre cette épopée hors du commun. "Nos bénévoles sont super motivés. On en refuse tous les ans. On a bien plus de mal à trouver des participants...". Quant aux sidecaristes, ils viennent avec leurs engins. Les enfants sont en coque moulée, qu'à cela ne tienne ! L'intensité de l'aventure leur permet de supporter le confort spartiate du "panier" ! Et, quand ils sont fatigués, le minibus prend le relais.
Tunisie, Alsace ou Corse
Ce Jumbo à la française en est à sa septième saison. Trois en Tunisie, une en Alsace puis déjà deux en Corse. Du 7 au 15 avril 2012, les "Jumbo boys" s'offrent une nouvelle fois l'Ile de Beauté. Départ de Lyon jusqu'à Marseille par la route en relais side-car et minibus. Et débarquement à Bastia pour sept jours d'itinérance au fil des trésors de l'île bien nommée : le Cap Corse, le désert des Agriates, le maquis, Bonifacio et Ajaccio. Soleil et paradis... L'hébergement est proposé en hôtels ou en centres de vacances. Les enfants sont invités par l'association grâce aux dons et au mécénat des entreprises partenaires (si ce n'est une adhésion obligatoire de 15 €).
Parent : les piliers de l'aventure
Quant aux accompagnateurs (parents, frères, sœurs...), ils doivent s'acquitter d'une participation (environ 780 €) comprenant l'ensemble de la prestation. Les parents sont un maillon essentiel dans ce projet : "Ils sont souvent polarisés par le handicap de leur enfant et, lors de cette semaine, leur regard change, certains relativisent, la plupart sont rassurés. On observe même parfois quelques petits miracles ; un garçon IMC n'avait jamais prononcé un mot et s'est mis à dire "Maman" au cours du voyage. Un drôle de déclic ! Nous recevons des témoignages fabuleux des familles."
Cette belle aventure humaine et solidaire est ouverte à tous. Les participants sont renouvelés chaque année. "Mais il vaut mieux ne pas habiter trop loin de Lyon, précise Vincent, car, l'idée, c'est que l'on puisse tous se retrouver avant et après, façon auberge espagnole." Pour s'inscrire, il suffit de se rendre sur le site et de télécharger le dossier. Un peu tard pour 2012 mais les pneus de l'édition 2013 sont déjà gonflés à bloc. Bien que précieuses, les places ne sont pas aussi "chères" que l'on pourrait imaginer ! Et jamais de liste d'attente...
http://www.les-enfants-dabord.org
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Jumbo Corse 2012 : dix enfants handicapés dans un "panier" !
Jumbo ? C'est bien de l'éléphant dont il s'agit. Mais pas un rythme pachydermique pour autant... Non, de la grâce pour cette histoire qui se raconte à plein gaz. Celle de dix enfants handicapés qui partent à l'aventure en side-car. Postulez !