Projet de décentralisation : les MDPH en danger ?

Le projet de décentralisation annoncé par le gouvernement menace-il les MDPH ? L'APF s'inquiète et demande à l'Etat de garantir l'égalité de traitement des personnes handicapées sur tout le territoire. Les ministres sont alertés !

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L'Association des paralysés de France (APF) interpelle, par courrier, des membres du gouvernement au sujet de la réforme de la décentralisation. Dans le cadre de cette réforme, le fonctionnement des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) pourrait être frappé de plein fouet, les départements se voyant « confier l'ensemble de la politique du handicap et de la dépendance, hors du champ de l'assurance maladie ». Marie-Arlette Carlotti, ministre chargée des personnes handicapées, a indiqué qu'elle consulterait les associations à ce sujet. C'est donc à cet égard que l'APF entend apporter sa contribution et ne se prive pas d'exprimer sa ferme opposition à toute modification du statut actuel des MDPH. L'association reste très vigilante sur cette réforme car elle considère qu'elle « pourrait avoir des conséquences désastreuses pour plusieurs millions de personnes en situation de handicap et leur famille. » Elle demande à l'Etat de garantir une politique nationale du handicap identique pour tous, quel que soit le département de résidence ! C'est l'un des piliers de la loi handicap de 2005.

Des disparités flagrantes

L'association porte un regard contrasté sur le fonctionnement de ces lieux uniques d'accès aux droits et sur les réponses apportées aux personnes en situation de handicap. Si les Conseils généraux et les équipes des MDPH sont particulièrement mobilisés, on constate de réelles difficultés de fonctionnement, un recul d'accès aux droits pour certaines catégories de personnes ainsi que de fortes disparités de fonctionnement et d'accès aux droits entre les départements.

Un désengagement catastrophique

La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) a été missionnée sur cette question mais c'est avant tout à l'Etat de jouer son rôle de garant de l'égalité et de l'équité de traitement sur l'ensemble du territoire en maintenant sa participation au sein des instances. « Un désengagement de l'Etat en la matière serait catastrophique, s'insurge l'APF. En effet, si les Conseils généraux, déjà en grandes difficultés financières, sont à la fois décideurs et payeurs, il est fort probable que des économies seront réalisées au détriment des droits et des besoins des personnes en situation de handicap et de leur famille ! ».

Rendez-vous avec les ministres ?

Dans ces circonstances, il s'avère donc primordial que l'Etat maintienne et élargisse sa participation au groupement d'intérêt public (GIP) des MDPH qui permet une gouvernance impliquant l'Etat, les associations et les organismes de protection sociale. Un désengagement de sa part ne ferait qu'aggraver les dysfonctionnements actuels des MDPH. L'APF se dit prête à rencontrer les ministres concernés pour préciser ses positions et souhaite une concertation avec tous les acteurs afin d'améliorer ce dispositif.

Les positions détaillées de l'APF et le courrier envoyé aux ministres : http://www.reflexe-handicap.org/archive/2012/11/20/fonctionnement-des-mdph-les-positions-de-l-apf.html

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