PARIS, 12 mars 2013 (AFP) -
Des associations demandent que la réglementation permette la mise en place en France de services d'accompagnement sexuel comme il en existe dans des pays tels que l'Allemagne, les Pays Bas, la Suisse et le Danemark, rappelle le CCNE dans cet avis mis en ligne.
L'aide sexuelle peut aller de l'assistance érotique aux caresses, contact corps à corps jusqu'au rapport sexuel.
Un film américain sorti en France aborde ce sujet délicat : dans "The Sessions", inspiré d'une histoire vraie, Mark, 38 ans lourdement handicapé après une attaque de poliomyélite, décide de recourir à une assistance sexuelle pour perdre sa virginité.
Délivrer un service sexuel à la personne handicapée entraîne des risques important de dérives, relève le CCNE en rejetant tout "angélisme".
"D'une part, les bénéficiaires sont des personnes vulnérables et susceptibles d'un transfert affectif envers l'assistant sexuel", relève-t-il.
D'autre part, rien ne peut assurer que ce dernier ne va pas lui-même se rendre vulnérable "par une trop grande implication personnelle dans son service".
Le CCNE considère qu"il n'est pas possible de faire de l'aide sexuelle une situation professionnelle comme les autres en raison du principe de non utilisation marchande du corps humain."
De plus, selon lui, "il semble difficile d'admettre que l'aide sexuelle relève d'un droit" de prestation qui serait "assuré comme une obligation de la part de la société et qu'elle dépende d'autres initiatives qu'individuelles".
Les associations qui réclament la mise en place de services d'aidants sexuels contestent leur assimilation à de la prostitution. Il est pourtant difficile de qualifier cette aide autrement, "sauf à en faire une activité non rémunérée", note le Comité d'Ethique.
En France, servir d'intermédiaire entre une personne qui se prostitue et une autre qui a recours à ses services, relève du proxénétisme.
Or, "si une chose est interdite pour tout le monde, pour des raisons éthiques, il semble difficile d'envisager quelle soit autorisée dans le cadre d'initiatives individuelles et seulement au profit de certaines personnes", ajoute-t-il.
Néanmoins, le comité préconise une formation des personnels soignants et éducatifs à la sexualité des patients. Cette formation doit notamment avoir "un côté technique (par exemple faciliter les relations physiques entre personnes handicapées, ou l'accès à des moyens mécaniques de satisfaction sexuelle)".
Le CCNE avait été saisi de ce sujet par Roselyne Bachelot, alors qu'elle était ministre des Solidarités et des cohésions sociales.
L'intégralité de l'avis est accessible en ligne : http://bit.ly/10Emr0r
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