Morgane, lycéenne à Montpellier, passera son Bac en juin prochain. Mais, pour elle, ces journées d'examens à rallonge s'avèrent difficilement compatibles avec sa situation de handicap puisqu'elle est atteinte d'une déficience visuelle sévère. Le tiers temps proposé à tous les élèves handicapés est un « privilège » qui peut parfois se transformer en bel obstacle.
Un « privilège » saveur galère
En effet, dans le cas de Morgane, élève en section ES (Sciences économiques et sociales), l'épreuve est prévue de 8 heures à 12 heures, avec une heure supplémentaire pour ceux qui composeront en option Sciences sociales et politiques, soit de 8 heures à 13 heures. Mais Morgane peut, en plus de ces 5 heures officielles, bénéficier du 1/3 temps pédagogique du fait de son handicap. Elle composera donc de 8 heures à 14h40. Problème : l'épreuve de langue vivante qu'elle doit également passer débute à 14 heures. Ce qui l'empêcherait d'utiliser la totalité de son 1/3 temps pédagogique.
9h20 d'épreuves dans la même journée !
La FAF (qui, depuis 1917, assure la défense des droits des personnes aveugles et amblyopes) a donc demandé au Ministère et au Rectorat de revoir le calendrier des épreuves pour cette journée. Elle a reçu, de la part des deux intéressés, une réponse qui lui semble inacceptable, suggérant que Morgane commence les épreuves à 7 heures du matin, ce qui la ferait composer 9 heures 20 dans la même journée ou bien qu'elle passe son épreuve de langue vivante en septembre. Selon la FAF, c'est « une preuve de plus que la scolarisation des enfants handicapés n'est pas prise au sérieux dans notre propre pays. ». Le cas de Morgane n'est, évidemment, pas isolé. Cette année encore, la réussite au Baccalauréat 2013 de centaines de lycéens handicapés pourrait être compliquée par ce type de dysfonctionnements dans l'organisation des épreuves.
Modification du calendrier exigée
La loi handicap du 11 février 2005 revendique pourtant une Ecole de la République pour tous. Mais, sur le terrain, quelques « dérèglements » récurrents laissent entrevoir une toute autre réalité. Selon la FAF, « Aujourd'hui, l'Education Nationale n'est pas à la hauteur de ses responsabilités en raison des lacunes de certains de ses dispositifs d'accompagnement et de la faiblesse des moyens déployés. » C'est pourquoi, la FAF, s'émeut, une fois encore, « d'une nouvelle attaque en règle contre l'esprit de cette loi ». Elle exige la modification du calendrier des épreuves du baccalauréat 2013 afin la situation particulière des élèves handicapés puisse être pleinement prise en compte.
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