L'autisme et les troubles du spectre autistique (TSA)

L'autisme et les troubles du spectre autistiques sont constitués par un trouble neurobiologique qui se manifeste par des difficultés de communication et d'interaction et des intérêts restreints et répétitifs.

• Par
Photo d'un jeune homme et son reflet

Autisme et troubles du spectre autistique , qu'est-ce que c'est ?

Le terme « autisme » inclut de nombreuses conditions permettant difficilement d'établir une définition unique, on préfère donc souvent aujourd'hui parler de troubles du spectre autistique (TSA). Les TSA sont caractérisés par des difficultés dans les interactions sociales et la communication, et des intérêts à caractère restreint, répétitif et stéréotypé.

Notez qu'il convient de présenter les TSA comme une différence neurologique, un trouble neurodéveloppemental ou un handicap, et non pas comme une maladie ou une pathologie.

À ce sujet, les TSA sont un champ de recherche important et l'évolution des termes, et des définitions sont donc fréquentes. À titre d'exemple, l'appelation  "troubles envahissants du développement" (TED) tend à disparaître au profit de TSA (cf. "types" d'autisme ci-dessous). Le terme d'autisme Asperger, pourtant bien connu, a disparu lui de certaines classifications. Nous allons donc tenter de présenter très modestement quelques notions générales ou historiques  pour vous permettre de commencer à explorer le vaste territoire de l'Autistan (pour reprendre un terme popularisé par Josef Schovanec).

Caractéristiques

L'autisme a longtemps été caractérisé par la triade autistique, identifiée et établie par Lorna Wing (psychiatre britannique, spécialiste dans ce domaine) elle se définit dans le CIM 10  (1994) de la manière suivante :

  • troubles qualitatifs de la communication verbale et non verbale ;
  • altérations qualitatives des interactions sociales ;
  • comportements présentant des activités et des centres d'intérêt restreints, stéréotypés et répétitifs.

" Ces anomalies qualitatives constituent une caractéristique envahissante du fonctionnement du sujet, en toutes situations "

Dans le DSM-5 (2013), on est passé  à une dyade autistique (avec un regroupement des deux premiers points) :

  • Déficits de la communication et des interactions sociales.
  • Caractères restreints et répétitifs des comportements, des intérêts.

Le DSM-5 associe aussi trois niveaux de sévérité à cette dyade.

D'autres troubles et maladies peuvent fréquemment s'associer à ces principaux symptômes, mais ne caractérisent pas l'autisme, comme :

  • Les troubles du sommeil
  • L'épilepsie
  • Le retard mental
  • L'anxiété et la dépression
  • Le trouble du déficit de l'attention (TDA)

Les premiers signes de l'autisme sont généralement perçus durant les deux premières années de la vie et se développent progressivement. Cependant, certains enfants peuvent grandir sans symptomes et ceux-ci peuvent se révéler soudainement par la suite.

"Types" d'autisme

Certaines classifications (CIM, DSM, etc.) font ou ont fait la différence entre plusieurs types de diagnostics dans les troubles du spectre de l'autisme alors que d'autres  abritent toutes les personnes concernées sous le terme "parapluie" de spectre autistique.
Pour information, voici quelques catégories historiques qui ont été longtemps utilisées et qu'on retrouve parfois dans la littérature et les sites internet (malgré les évolutions). Nous présentons après celles-ci des informations sur les catégories et les représentations plus modernes qu'il convient d'utiliser :

  • L'autisme infantile (détecté très tôt, avant trois ans, avec des troubles de la triade autistique marqués)
  • Le syndrome d'Asperger (défini en 1981 par Lorna Wing) se caractérise par des difficultés significatives dans les interactions sociales, associées à des intérêts spécifiques ou des comportements répétitifs. Il se différencie d'autres TSA par l'absence de déficit intellectuel et de retard dans l'apparition du langage. Il s'associe souvent à une maladresse physique et une utilisation atypique de la parole, bien qu'elles ne soient pas toujours retenues pour le diagnostic.
  • L'autisme atypique (par exclusion des deux précédents)

La bien plus précise CIM-10 (adoptée en France depuis 2005) fait apparaitre, elle, plus de 8 catégories dans les "Troubles envahissants du Développement (TED)" correspondant à l' "Autisme", alors que la CIM-11 (en anglais), ne fait plus apparaître que 7 sous-catégories pour la catégorie "6A02" renommée "Autism spectrum disorder" en français "Troubles du spectre autistique" ( https://icd.who.int/browse11/l-m/en ).

Notons aussi que l'appelation "syndrome d'Asperger" apparut dans le DSM-4 a disparu du DSM-5.

Prévalence

Selon certaines publications, on estime la prévalence de l'autisme à une soixantaine d' enfants sur dix mille (avec une assez forte variabilité). Ce chiffre est en augmentation depuis plusieurs années.
Ces chiffres et les causes de ces évolutions sont parfois le sujet de vifs débats :

  • L'augmentation peut être en partie attribuée à l'évolution du diagnostic.
  • Elle serait aussi liée à des facteurs notamment environnementaux.
  • Dans l'évolution du diagnostic, il faut évoquer le sujet du sexe. En effet, l'autisme féminin a été pour plusieurs auteurs longtemps sous-diagnostiqué. On estime aujourd'hui la prévalence à 3 ou 4 hommes  pour une femme.
  • Certains évoquent aussi autant des sur-diagnostics que des sous-diagnostics, dus parfois à des pressions mais aussi à des difficultés de diagnostics différentiels, etc. Plusieurs études s'intéressent à ces sujets avec pour le moment des résultats complexes à interpréter.

On le voit le sujet est difficile, parfois sujet à des réactions épidermiques et on espère que de prochaines études permettront de clarifier l'ensemble de ces sujets.

Origines

De nombreux facteurs sont évoqués pour expliquer l'autisme, c'est pourquoi on parle d'origine multifactorielle.
La cause génétique et différents facteurs à risques liés à l'environnement, restent prédominants.
Le trouble serait donc causé, en partie, par une variabilité du nombre de copies de petits fragments d'ADN, rarement retrouvée. On commence à identifier de nouveaux gènes et voies biologiques et neuro-biologiques impliquées tandis que le caractère héréditaire de l'autisme est également évoqué.

Traitement et suivi

Un accompagnement et une prise en charge adaptée, suivant la sévérité, permettent de limiter ses conséquences et d'apporter un certain soulagement au quotidien.

Des interventions cognitives et comportementales dès les premiers signes favorisent déjà un gain d'autonomie et d'assurance en société et le développement d'habitudes de communication chez les enfants atteints.

Les personnes autistes peuvent nécessiter une prise en charge socio-éducative, un suivi médical, et éventuellement médicamenteux.

A l'âge adulte, des prises en charges sont proposées par le rapport d'Autisme Europe de 2009 : « Le projet thérapeutique adulte » doit mettre l'accent sur :
• L'accès au logement avec des réseaux de soutien
• La participation au monde du travail et l'accès à l'emploi
• L'éducation continue et permanente
• Le soutien nécessaire pour prendre ses propres décisions, agir et parler en son propre nom
• L'accès à la protection et aux avantages garantis par la loi.

Il est à noter que la HAS en France met en garde régulièrement contre plusieurs "méthodes" alternatives ou anciennes de "traitement" de l'autisme.

Partager sur :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • Facebook
Commentaires0 Réagissez à cet article

Thèmes :

Rappel :

  • Merci de bien vouloir éviter les messages diffamatoires, insultants, tendancieux...
  • Pour les questions personnelles générales, prenez contact avec nos assistants
  • Avant d'être affiché, votre message devra être validé via un mail que vous recevrez.