Exit les balles de tennis, place aux prothèses ! Le 8 octobre 2025, 30 personnes amputées défileront sur le court Philippe Chatrier du stade Roland-Garros, prolongeant ainsi la Fashion Week. Objectif ? Alerter les pouvoirs publics sur l'iniquité de prises en charge des prothèses et récolter des fonds afin de financer ces équipements, notamment pour la pratique sportive.
Des inégalités selon la nature de l'amputation
Aux manettes de cet évènement inédit ? Matthieu Lartot, visage du rugby sur France Télévisions. Après son amputation en 2023 - à la suite d'une récidive d'un cancer du genou -, le journaliste sportif constate d'importantes inégalités dans l'accès au grand appareillage orthopédique, selon la nature de l'amputation. Ne pouvant se résoudre à cet état de fait, il décide en juillet 2024 de créer l'association Debout en bouts afin de faire évoluer la législation à ce sujet et, en attendant, d'accompagner financièrement les personnes amputées, « en dehors de toute prise en charge assurantielle, institutionnelle ou autre ».
Des personnalités engagées
« Le 8 octobre, nous ferons un pas de plus pour l'équité et la visibilité », affirme Matthieu Lartot. Il sera accompagné par des dizaines d'anonymes et de personnalités parmi lesquelles, Pauline Déroulède et Stéphane Houdet (les numéros 1 français de tennis-fauteuil), Arnaud Assoumani (champion paralympique de saut en longueur), Grace Wembolua (membre de l'équipe de France de basket fauteuil), Mathieu Baumel (co-pilote quadruple vainqueur du Dakar), Alexandra Nouchet (membre de l'équipe de France de para athlétisme), Dimitri Pavadé (vice-champion paralympique de saut en longueur en 2020), Cléo Ginterdaele (espoir du tennis fauteuil et première ramasseuse de balles en fauteuil roulant en 2025), Priscille Déborah (première femme bionique française, artiste peintre)…
Interpeller mais aussi célébrer la force des personnes amputées
Ce défilé envoie « un message fort », « cher » à la Fédération française de tennis, « celui de soutenir les personnes amputées, et d'œuvrer pour un sport plus accessible », se félicite son président, Gilles Moretton. Pour Matthieu Lartot, il s'agit à la fois d'un acte « symbolique et politique ». « C'est faire entrer dans un lieu de prestige, de performance et d'excellence, des corps souvent invisibilisés. Nous voulons interpeller, sensibiliser, mais aussi célébrer la force de celles et ceux qui se tiennent debout malgré tout, conclut-il. Nous ferons de ce défilé un moment où les regards changent et les corps s'affirment. »
© Virginie Bouyer
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