Le handicap en panoramique à l'UGC Cité internationale de Lyon du 28 au 30 mai 2013. Plus de 200 films étaient en compétition à l'occasion du 6éme Festival national du court métrage Handica-Apicil. La remise des prix a eu lieu le 30 mai dans les salons de l'hôtel de ville de Lyon. Le palmarès vous invite à savourer quelques émotions sans modération… Toutes les vidéos sont en ligne sur handicap.fr (liens en bas de page), co-fondateur de ce festival inédit placé sous le haut-patronage du Président de la République. A ce titre, le lauréat du Grand prix recevait une médaille des Ateliers d'art de la Monnaie de Paris.
2013 : un excellent cru
Cette édition 2013 a enregistré une très encourageante augmentation du nombre des inscriptions : au total, ce sont en effet 202 oeuvres qui ont ainsi été soumises à la direction artistique du festival (contre 150 en 2011). Avec une nette progression aussi en terme de qualité, que les films aient été signés par des réalisateurs professionnels ou non. Si, par le passé, le genre témoignage-documentaire se taillait la part du lion, on constate aujourd'hui un désir de porter le témoignage à travers la fiction. Les auteurs se saisissent des subtilités du cinéma pour transmettre une histoire dépassant le cadre de l'anecdote personnelle ; ils visent à l'universel.
Assistance sexuelle : des fictions dans l'air du temps
Ces fictions évoquent, avec acuité, pertinence et poésie, des sujets éminemment sensibles. Ainsi, on a remarqué que la thématique de l'assistance sexuelle des personnes handicapées, très rarement abordée lors des précédentes éditions, bénéficiait, cette année, d'un intérêt tout particulier. Ces courts métrages témoignent de l'état du monde et de ses mutations ; plus que jamais, ils nous aident à changer de regard, à ouvrir les yeux.
Le festival en chiffres
- 202 courts métrages ont tenté leur chance en 2013 : 70 fictions, 54 films de communication, 46 témoignages-documentaires et 32 essais.
- 60 % des films ont été présentés par des associations et des institutions spécialisées dans le domaine du handicap, dont la moitié a fait appel à des professionnels de l'audiovisuel pour la réalisation.
- 27 % des films ont été réalisés, produits et présentés par des professionnels de l'audiovisuel, tandis que 13 % émanaient de particuliers.
- Le type de handicap le plus représenté reste le handicap moteur (32,7 % des films), suivi du handicap mental (19 %) et des handicaps sensoriels (15 %).
L'international en force
Cette édition 2013 se distingue par une belle ouverture aux oeuvres étrangères puisque des films venus d'Allemagne, de Belgique, du Bénin, du Canada, d'Espagne, de La Réunion, du Maroc et de Suisse étaient en compétition. 45 heures de visionnage pour la direction artistique du festival afin d'établir la présélection soumise ensuite au jury présidé par Alexandre Astier (auteur, comédien, cinéaste et musicien ! Parmi les 22 courts métrages qui restaient en compétition, 5 ont reçu un prix et un a été distingué par une mention spéciale. De son côté, le public, venu nombreux durant ces trois jours assister aux projections dans ce splendide complexe situé sur les quais du Rhône, a, lui aussi, récompensé son coup de cœur. Voici les lauréats…
• GRAND PRIX & PRIX FICTION & PRIX DU PUBLIC
« L'amour bègue »
France/Suisse • 2012 • 20' 05''
Réalisation : Jan Czarlewski
Production : ECAL/Ecole Cantonale d'Art de Lausanne
Tim est un étudiant de 22 ans. Il est intelligent, plutôt beau garçon mais il bégaye beaucoup. Pour lui, séduire une fille est un calvaire.
• PRIX ESSAI
« Nadja ou 3 regards, 1 voie et 13 minutes »
France • 2011 • 12' 15''
Réalisation : Lucas Manificat
Production : Centre Hospitalier Le Vinatier – Centre de Ressources Autisme Rhône-Alpes & N.O.K. productions
Un voyage en terre méconnue ; un conte sur le syndrome d'Asperger (autisme). Le jeune homme qui ouvre cette aventure en est le doyen. Il est seul à apparaître à l'image. Tour à tour essai de compréhension, essai de représentation, oreille attentive aussi, ce film est un véritable objet d'art sensoriel qui ne saurait laisser indifférent.
• PRIX TEMOIGNAGE-DOCUMENTAIRE
« Je vois la forêt »
France • 2012 • 13' 59''
Réalisation : Paul Bégin
Production : Tamara Greet
Dans une école spécialisée pour aveugles et malvoyants, les enfants lisent, écrivent, dessinent et apprennent à percevoir l'environnement qui les entoure. Ils nous livrent une autre sensorialité, nous invitant ainsi à redécouvrir et à interroger notre propre représentation du monde mais aussi à questionner le rôle de l'école dans l'apprentissage de la vie.
• PRIX DOCUMENTATION
« J'en crois pas mes yeux (3) »
France • 2012 • 16' 38''
Réalisation : Henri Poulain - StoryCircus
Production : JCPMY SAS - Jérôme Adam & Guillaume Buffet
Ce film plonge dans le quotidien du service communication d'une entreprise. Entre Jean-Paul, Paul, Ludo, Lila et la nouvelle venue, Nathalie, les relations sont bonnes. Mais gaffes et maladresses ne sont jamais bien loin. Cette nouvelle série confronte discours et grands principes à la réalité quotidienne des relations entre personnes valides et handicapées en entreprise. Fidèle à son principe fondateur, « J'en crois pas mes yeux » préfère en rire, sans opposer ni blesser.
• MENTION SPECIALE DU JURY
à Ismaïl Fesli pour son interprétation dans le film
« Ismaïl »
France • 2012 • Fiction • 19' 45''
Réalisation : Sylvie Ballyot.
Production : Elisabeth Perez - CHAZ Productions
Ismaïl est trisomique, il a 16 ans et se sent seul. Son père lui manque et même l'amour inconditionnel qui le lie à sa mère n'y change rien. Ismaïl veut devenir grand et faire un enfant.