Après l'annonce de la revalorisation de l'AAH (Allocation adulte handicapé) de 1.75 % au 1er septembre 2013, la réaction des associations de personnes handicapées ne s'est pas fait attendre. Montant la première au créneau, l'Association des paralysés de France (APF) a aussitôt tenu à exprimer sa vive déception. Cette légère augmentation, la seule de l'année, porte en effet le montant de l'AAH à 790,18 € par mois. Aujourd'hui, malgré plusieurs mobilisations nationales avec le collectif « Ni pauvre, ni soumis », deux millions de personnes en situation de handicap ou atteintes de maladie invalidante vivent toujours largement sous le seuil de pauvreté. Selon l'APF, « En les maintenant sous ce seuil, le gouvernement cautionne une « double peine » : être en situation de handicap et/ou de maladie, et vivre toute sa vie dans une situation de grande précarité ! ».
Avec l'inflation : bénéfice zéro !
Et de poursuivre : « Après une augmentation de 25% durant le précédent quinquennat, cette très légère et unique progression pour 2013 ne constitue pas une augmentation concrète du pouvoir d'achat des personnes en situation de handicap ou malades ne pouvant pas ou plus travailler. En effet, l'inflation de 1,1% et les nombreux autres frais supplémentaires - forfait hospitalier, franchises médicales, fiscalisation des indemnités accident du travail, déremboursement de certains médicaments, hausse du coût des mutuelles - sont largement absorbés par cette hausse. »
Ressources personnes handicapées : un débat tabou ?
Par ailleurs, l'APF regrette que le sujet des ressources des personnes en situation de handicap (AAH mais aussi pensions d'invalidité et rentes versées à des personnes en situation de handicap), après avoir été passé sous silence lors de la Conférence nationale de lutte contre la pauvreté en décembre 2012, ne soit ni dans l'agenda du président de la République et du gouvernement, ni inscrit au programme du Comité interministériel du handicap à venir. Ainsi, l'APF demande au gouvernement de prendre en compte cette question dans le cadre de la loi de finances 2014 afin d'apporter une réponse durable aux personnes en situation de handicap ou malades vivant sous le seuil de pauvreté !
Un revenu égal au SMIC
L'APF revendique, depuis de nombreuses années, la création d'un revenu au moins égal au montant du SMIC brut et soumis à cotisations. Ce revenu doit être indépendant des ressources du conjoint, du concubin, de la personne avec laquelle un pacte civil de solidarité a été conclu ou encore des personnes vivant sous le même toit, et ce, quel que soit le lieu de vie (domicile propre, établissement, chez un tiers). L'APF demande donc au gouvernement de s'engager à inscrire cette question dans le cadre de la loi de finances 2014 et à apporter une solution durable au problème de précarité de ces citoyens.