Paris, 20 mars (AFP)
Par Claudine DREUILHE
Un rapport conjugue pédagogie et répression pour rendre la ville plus accessible aux personnes moins mobiles que les autres, en raison de handicaps permanents ou temporaires, ou encore à cause de leur âge.
"La France est au dernier rang de l'Union européenne avec l'Italie en matière d'accessibilité", qu'il s'agisse d'aménagements urbains ou de transports en commun, a fait valoir jeudi Geneviève Lévy, députée UMP du Var, en présentant à la presse un rapport sur "L'accessibilité des transports aux personnes handicapées et à mobilité réduite".
Bon nombre des 26 propositions de ce rapport, remis mercredi au Premier ministre, relèvent de dispositions existantes mais qu'il faut faire connaître et renforcer: c'est le cas du "délégué à l'accessibilité", créé en 1999 et absent dans seulement une dizaine de départements, note-t-elle.
Mais ce délégué a la charge d'autres missions: il faudrait donc que cet agent des directions départementales de l'équipement (DDE) puisse se consacrer totalement à l'accessibilité, notamment en coordonnant une instance départementale de concertation réunissant décideurs, aménageurs, transporteurs et représentants des différents types de handicaps.
Cette instance travaillerait sur la conception des aménagements, le contrôle de leur réalisation et leur suivi, a précisé Mme Lévy en soulignant que "les associations devaient participer à l'élaboration des cahiers des charges".
La déléguée ministérielle à l'accessibilité, Catherine Bachelier, a précisé qu'une formation à ces questions allait être introduite dans les écoles d'architecture et d'ingénieurs, à la rentrée d'octobre 2004.
Nous sommes tous des futurs vieux
Pédagogue, le rapport met l'accent sur l'information d'un public ignorant des problèmes que rencontrent pour se déplacer un sourd (annonces sonores), un aveugle (bords de quais, de trottoirs, panneaux) ou une personne en fauteuil roulant (hauteur des automates), mais aussi les personnes avec des plâtres, des poussettes d'enfant, et surtout les personnes âgées "que nous seront tous un jour", souligne Geneviève Lévy.
L'ignorance va jusqu'à l'incivisme lorsque des automobilistes se garent sur les places réservées GIG-GIC (invalide de guerre ou civil), aux arrêts des bus aménagés (qui le seront tous à terme) empêchant l'utilisation des palettes pour l'accès des fauteuils, ou obstruant les "abaissés" de trottoirs aux passages-piétons.
Pour ces "stationnements sauvages et dangereux", Mme Lévy préconise des amendes beaucoup plus lourdes, avec mise en fourrière du véhicule.
Citant l'exemple "efficace" du Canada, elle propose aussi "une procédure de dépôt de plainte pour obstacle abusif à la circulation des personnes handicapées" contre les transporteurs ou organismes qui ne respecteraient pas leurs obligations (équipements en panne prolongée, absence de points d'information ...).
Elle recommande un pourcentage obligatoire de taxis aménagés pour les personnes handicapées lors des renouvellements ou attributions de nouvelles licences, soulignant que certains aménagements sont assez peu coûteux, comme le siège passager pivotant.
Enfin pour les malvoyants, elle propose l'attribution de macarons officiels aux chiens-guides spécialement formés, identifiant leur propriétaire en cas de contrôle et évitant le port d'une muselière gênante pour leurs missions. La gratuité obligatoire des transports pour ces chiens doit être aussi rappelée.
Pédagogie et répression au menu d'un rapport pour une ville 'accessi
Un rapport conjugue pédagogie et répression pour rendre la ville plus accessible aux personnes moins mobiles que les autres.......
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