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https://informations.handicap.fr/art-editorial-handicap-2003-695-736.php
Toutefois, elle n'est pas sans révéler de limites : flottements conceptuels, volume et complexité, dérives ethnocentristes, malgré la volonté affichée d'universalité. De plus, elle laisse apparaître des préoccupations trop pragmatiques, voire technocratiques, semblant soumettre l'évaluation des politiques de soin et de services à la seule évaluation de leur efficacité.
De l'intégration à l'exclusion…L'on connaît les effets catégorisants et désocialisants des dispositifs sanitaires et médico-sociaux (structures déshumanisées et isolées) mis en place au début du siècle dernier. En réaction à cette ségrégation , on a cru que son contraire, l'intégration, entendu comme déségrégation, allait en éradiquer les effets pervers. Puis, de proche en proche, on a rapproché le concept d'intégration de celui de ressemblance : s'intégrer, c'est être le même, comme les autres, se conformer à une norme. Or ce valido-centrisme nie, d'une part, la singularité de l'être et, d'autre part, fait également impasse sur la responsabilité de l'autre et de la société.
On le constate, l'intégration met l'accent sur le devoir de normalisation de la personne en situation de handicap, alors que l'inclusion accorde la priorité à son droit d'être elle même et valorise la diversité. Il s'agit là d'une rupture politique (au sens premier du terme) qui sous-tend une mutation culturelle, engageant davantage que des structures et des dispositifs. Elle interroge directement la société sur le rôle qu'elle réserve à chacun de ses membres. Question centrale pour notre colloque de 2004…
Pierre Bonjour
Charles Gardou
Denis Poizat