Si le chanteur Renan Luce a plutôt l'habitude d'arpenter les quatre coins de France pour ses concerts, c'est à une tournée un peu particulière qu'il s'est adonné. Dans le cadre d'un court-métrage, « Dyspraxie, le parcours du combattant » (vidéo consultable ci-dessous), le parrain de Dyspraxie France Dys (DFD) est allé à la rencontre de trois jeunes garçons dyspraxiques. Le premier, Abdelaziz, 9 ans, est en classe de CM1. Pour suivre les cours et les retranscrire sur son cahier, l'enfant est aidé par un AVS (Auxiliaire de vie scolaire) qui permet à l'enseignante « d'être plus présente avec les autres et non à 100% avec lui ». Dans la suite de son voyage, Renan retrouve Baptiste, un lycéen de 17 ans. Ce dernier s'apprête à débuter un contrôle de mathématiques, seul face à son ordinateur ; un aménagement spécifique dont il a encore du mal à s'habituer. « Ce n'est pas que j'ai honte de ce que je suis mais j'aurais préféré être normal, comme tout le monde », confesse-t-il au chanteur. Enfin, Renan fait la connaissance de Julien, 25 ans, dont la dyspraxie n'a été diagnostiquée que très tard. Aucune adaptation n'avait donc été mise en place lors de sa scolarité. « J'étais en milieu extrême pendant des années, raconte-t-il. Et, ce qui était assez horrible, c'est que les gamins ne savaient pas et pouvaient se moquer de moi librement. » Depuis, Julien a obtenu son permis (après 180 heures de conduite) et emménagé dans son propre appartement.
Entre 3 et 6% d'enfants dyspraxiques en France
Ces portraits témoignent de l'importance de sensibiliser parents, enseignants et professionnels de santé à la dyspraxie. En France, on estime que 3 à 6% des enfants sont porteurs de ce trouble neurologique qui, par méconnaissance, est souvent pris pour de la fainéantise ou de la négligence. Pour mieux comprendre, ce court-métrage donne la parole à une doctoresse, une ergothérapeute ainsi qu'au président de DFD.
Renan Luce, un parrain au regard « neuf »
Parrain de l'association depuis 2010, Renan Luce a décidé de mettre sa notoriété au service de ce handicap. Un regard neuf posé sur l'une des « dys » ! Comme il l'expliquait dans un entretien accordé à Handicap.fr en mai 2013 (lien ci-dessous), « la dyspraxie, je n'en avais jamais entendu parler. Et puis j'ai rencontré le papa d'une jeune fille qui m'a longuement expliqué les particularités de ce trouble de l'apprentissage souvent invisible et pourtant difficile à vivre. Il a éveillé ma curiosité et j'ai eu envie de m'engager. » Dans « Dyspraxie, le parcours d'un combattant », pour lequel il a d'ailleurs réalisé la bande-son, sa curiosité, son implication et sa simplicité ne laissent pas insensibles. Il évoque le « besoin de partager le sentiment de solitude » de tous ceux qu'il a rencontrés…