« Pourquoi l'humanité n'arrive-t-elle toujours pas à vivre ensemble ? ». Pour son sixième film-documentaire, Human, le photographe Yann Arthus-Bertrand a tenté de répondre à cette question. Comment ? En interrogeant les premiers concernés, à savoir les hommes eux-mêmes. A chacun, il a posé les mêmes questions : 40 au total. Les sujets : homophobie, pauvreté, handicap, entre autres. En deux ans, Arthus-Bertrand et son équipe se sont entretenus avec plus de 2 000 personnes vivant dans 65 pays. Parmi eux, Philippe Croizon.
Quelques mois auparavant, le nageur quadri-amputé reçoit un coup de téléphone de la production qui « souhaite recueillir un témoignage français sur le handicap », indique Philippe qui n'hésite pas à répondre favorablement à cette sollicitation. « Quand on te propose un projet pareil, tu réfléchis à peu près un dixième de seconde. » L'aventurier de 47 ans se rend alors à Paris pour l'entretien. « Je me suis retrouvé dans une espèce de petite cage sur fond noir avec une journaliste qui me posait ses questions, raconte-t-il. Très rapidement, on oublie où l'on est, on extériorise et on lâche prise. »
Une émotion palpable
Tant est si bien qu'une grande vague d'émotions le submerge lorsqu'il décrit ce qu'il aimerait qu'on retienne de lui. « Je suis comme ça, quelqu'un d'entier et qui donne tout. Même après tant d'années, l'émotion est toujours aussi forte. Il était temps que l'interview se termine car, vers la fin, j'étais rincé. » Dans le film, cinq minutes (vidéo ci-dessous) ont été conservées de son entretien d'une heure. « Mais tout est dedans ! »
Sorti au cinéma le 12 septembre 2015, Human est disponible gratuitement sur internet. Le 29 septembre, à 20h50, France 2 consacrera sa soirée au film avec une retransmission et des invités en plateau. Même s'il n'a pas encore visionné le documentaire, Philippe Croizon a conscience « de l'importance colossale de ce projet. C'est un travail qui va rester dans le temps. J'ai hâte de le voir ». Connaissant le talent du réalisateur pour ses prises de vue aériennes, ce n'est pas un hasard si ce film nous fait prendre de la hauteur sur l'humanité.
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