Vous êtes responsable de l'intégration des Personnes Handicapées au sein de la Commission Européenne, quelle est votre mission exacte ?
Donald T : Je dirige une unité dont la mission est de :
- Sensibiliser les questions du handicap auprès des directions et services de la CE (Transport, Emploi,...)
- Participer à l'organisation de l'AEPH et de sa promotion dans les états membres
Compte tenu de la multiplicité des niveaux d'intégration des personnes handicapées dans les pays européens, quels sont les dénominateurs communs agrées par tous ?
Donald T : Il n'y a pas de définition interne de la CE sur la notion de Handicap. Chaque pays utilise ses propres barèmes en relation avec la classification mondiale. Nous n'avons pas de dénominateur commun et la CE n'impose rien aux états membres.
Comment les nouveaux pays de l'union européenne peuvent-ils se plier aux exigences d'intégration des personnes handicapées ?
Donald T : Il y a différence de prise en compte car les situations de ces pays sont différentes. Chacun progresse à son rythme. Les états membres doivent utiliser les bonnes pratiques des uns et des autres pour le plus grand bénéfice des personnes handicapées.
Il y a une volonté de la CE d'harmoniser les différentes politiques : économique, sociale, fiscale,…. Qu'en est-il de celle en faveur des personnes handicapées ?
Donald T : Il y a une base législative européenne fondée sur les acquis communautaires qui s'imposent aux différents pays de l'Union. Parallèlement de nouvelles directives vont être imposées aux différents pays de l'Union dans les années à venir. A titre d'exemple, fin 2003, une directive sur l'emploi va être mise en application.
Pour vous, quels sont les principales différences d'approche de l'intégration des personnes handicapées entre les pays européens ?
Donald T : Ces différences sont d'origine culturelle et reflètent le développement politique, la maturité du dialogue et les revendications associatives.
La France réforme la Loi de 75, loi cadre sur la prise en charge des personnes handicapées par l'Etat. En êtes-vous informé et avez-vous été consulté ?
Donald T : Oui, nous en sommes informé mais la CE n'a pas été consultée. Nous espérons qu'il y aura un véritable débat national. D'autres pays, tel que, l'Allemagne, l'Espagne, l'Angleterre travaillent aussi sur ce type de réforme.
Nous sommes à mi-parcours de l'Anné Européenne des Personnes Handicapées, quel bilan en faîtes-vous ?
Donald T : L'idée était de permettre à chaque état membre d'initier des actions en son sein. Nous ne pouvons, compte tenu du grand nombre d'initiatives, faire un suivi précis. Mais l'ambition est que cette Année Européenne soit un point de départ fort pour une meilleure intégration des personnes handicapées.
Quelles comparaisons faites vous entre les Etats-Unis et l'Europe sur l'intégration des personnes handicapées ?
Donald T : Les comparaisons ne sont pas toujours utiles. Chacun doit apprendre de l'autre. Les approches et les mentalités sont très différentes. Nous avons en commun une approche basée sur les droits de la personne. Cette approche date de la fin de la guerre du Vietnam pour les Etats-Unis, alors qu'elle n'a qu'une dizaine d'année en Europe.
Le colloque Média et Handicap vient de se terminer, que pouvez-vous en dire ?
Donald T : Les médias sont ils responsable de l'image du handicap ou sont-ils le reflet de ce que pense la société ? Ce colloque a permis de commencer à clarifier les réponses à cette question essentielle. Une chose est certaine, il faut impérativement une vraie stratégie décidée à la direction de ces média pour que l'image de la personne handicapée, dans son quotidien, soit rendu justement. La déclaration adoptée en clôture du colloque est fondamentale.
Lire la déclaration : https://informations.handicap.fr/art-infos-handicap-archives-703-821.php