Durant la Bataille de Normandie (du 6 juin au 30 août 1944), environ 200 000 soldats alliés auraient été blessés, toutes nations confondues. Le 6 juin 2024, à l'occasion du 80e anniversaire du débarquement allié, la Normandie accueille le monde. Emmanuel Macron, Charles III, Joe Biden… Une trentaine de chefs d'Etat sont attendus autour du président de la République française et des vétérans pour les commémorations du D-Day.
Les blessures d'une guerre moderne
Si la Première guerre mondiale fait émerger les nouvelles blessures d'une guerre « moderne », avec l'apparition des fameuses « gueules cassées », la Seconde continue de mutiler les corps. « Majoritairement, ces hommes vont être blessés par des tirs par balles, mais aussi des éclats de mortiers, d'obus. Ça va être notamment la perte de membres, mais aussi des organes qui ont été touchés », explique Guillaume Dormy, chargé des collections et de la médiation culturelle au musée d'Arromanches-les-Bains (Calvados).
L'exemple de John Counsell
Certains rentreront au pays tétraplégiques ou paraplégiques. C'est le cas de John Counsell, un soldat canadien blessé à Dieppe (Seine-Maritime) en 1942. De retour outre-Atlantique, il crée le Spinal Cord Injury Canada, une association qui « soutient les personnes atteintes de lésions médullaires et leur famille ». « Il s'est retrouvé à l'hôpital et a constaté que la plupart des gens qui avaient des blessures qui les rendaient paraplégiques ou en fauteuil roulant, des amputés de guerre, se retrouvaient dans les chambres d'hôpitaux sans pouvoir prendre un fauteuil (roulant, ndlr), aller vivre dans la vie civile normale. Il a donc vraiment œuvré pour que ces personnes puissent retrouver une vie ordinaire », précise Marie-Eve Vaillancourt, directrice des expositions pour l'association Centre Juno Beach. Au retour de la guerre, le Canada est devenu pionnier dans la prise en charge des vétérans invalides .
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