Les syndicats d'enseignants de Seine-Saint-Denis ont déploré, le 5 septembre 2024, une "rentrée catastrophique". Tous les postes du département francilien n'ont pas été pourvus à l'issue des concours, organisés en juin. La SNES-FSU 93 dénombre notamment un manque de plus de 400 professeurs des écoles ainsi que de plusieurs milliers d'accompagnants pour les élèves en situation de handicap (AESH).
"En ces temps de Jeux paralympiques, comment ne pas parler de la scolarisation des élèves en situation de handicap, qui est extrêmement problématique ?", a pour sa part souligné Emilie Garcia, représentante du FSU-SNUipp 93.
Appel à la grève le 10 septembre
"Un élève du 93, c'est 6 200 euros d'investissement de l'Etat par an contre 8 800 en moyenne nationale, sans compter les subventions publiques délirantes qui sont accordées à l'enseignement privé au détriment de l'école publique", a dénoncé Claire Fortassin, co-secrétaire du SNES-FSU 93, lors d'une conférence de presse. Les syndicats appellent à la grève le 10 septembre, relançant leur mouvement initié au printemps en faveur d'un plan d'urgence pour l'enseignement public du département, le plus pauvre de France métropolitaine.
Les enseignants contractuels en renfort
Pour pallier la carence du recrutement à l'issue des concours, l'académie de Créteil, dont dépend la Seine-Saint-Denis, a davantage fait appel à des enseignants contractuels pour cette rentrée, un succédané considéré comme dangereux pour les représentants syndicaux. Avec "plus de 1 000 contractuels dans le premier degré (école maternelle et primaire), on atteint quasiment les 10 % de l'effectif total" de professeurs, souligne Emilie Garcia, pour qui "dans notre département, peut-être plus qu'ailleurs, les élèves ont besoin et méritent des enseignants formés". Professeur de philosophie, Claire Fortassin rappelle qu'être "un ou une élève du 93, c'est partir avec moins de chance qu'ailleurs : c'est 15 mois de scolarité volés en raison du non-remplacement des profs".
Des mobilisations pour plus de moyens
En février, les enseignants de Seine-Saint-Denis avaient lancé une mobilisation pour réclamer plus de moyens pour l'éducation, au travers d'opérations "école déserte", grèves, rassemblements ou encore manifestations sous les fenêtres de Matignon et au Trocadéro. La dissolution et démission du gouvernement ont stoppé net les négociations entreprises avec le ministère aussi l'intersyndicale relance ses revendications.
"Plan d'urgence pour le 93"
Son "plan d'urgence pour le 93" implique le déblocage de 358 millions d'euros pour financer la création de 5 000 postes supplémentaires d'enseignants et un peu plus de 3 000 emplois de vie scolaire. Parmi les revendications figurent aussi des seuils à 20 élèves par classe et la réfection des établissements vieillissants.
© Stocklib Nadezhda Prokudin