Les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) se sont à nouveau mobilisés mardi dans toute la France pour protester contre leur précarité et la dégradation de leurs conditions de travail (article en lien ci-dessous). « Un vrai statut de fonctionnaire, un vrai salaire, Blanquer, ça suffit la misère ! » : quelques centaines de personnes ont scandé leur colère dans le cortège parisien, qui a relié le 5 avril 2022 dans l'après-midi le ministère de la Santé à celui de l'Éducation nationale. A l'appel d'une intersyndicale FSU, CGT, FO, SUD, Snalc et SNLC, les AESH, qui s'était déjà mobilisés dans la rue en octobre 2021, réclament de meilleures formations, des titularisations et la fin des « pôles inclusifs d'accompagnement localisés » (Pial) imposant depuis 2019 de suivre plusieurs élèves en même temps (article en lien ci-dessous).
Yannick Jadot en soutien aux AESH
« Je n'ai reçu aucune formation, je me débrouille avec mes propres moyens, je me renseigne sur internet », regrette à l'AFP Dorota, AESH à Créteil et en grève depuis janvier. Léa Seri, AESH à Paris, aimerait travailler plus que les 24 heures de son contrat pour aider la quinzaine » d'élèves de son collège sans accompagnant, « mais comme je suis contractuelle, je ne peux pas ». Le candidat à la présidentielle Yannick Jadot a affiché son soutien aux AESH au départ du cortège parisien. L'eurodéputé EELV a critiqué face à la presse « le mépris des politiques publiques pour des personnes essentielles, qui ont des salaires de misère et des statuts très précaires », évoquant une rémunération « entre 750 et 800 euros par mois ». Des AESH ont battu le pavé dans d'autres grandes villes, comme à Aix-en-Provence, où une centaine de manifestants se sont rassemblés devant le rectorat, a constaté une journaliste de l'AFP. « Le salaire n'est pas adéquat pour mes 24 heures de travail hebdomadaire. Heureusement que je suis mariée », a confié Elias Mekioussa, accompagnante dans une école marseillaise.
400 000 élèves en situation de handicap
A Lille, une quinzaine de manifestants ont protesté le matin. « J'ai 8 élèves handicapés à accompagner, contre 4 avant, je ne peux passer que deux heures par semaine avec certains d'entre eux », a expliqué à l'AFP Kevin Plouviez, AESH dans un collège du Pas-de-Calais et syndiqué Snes-FSU. « L'inclusion est un très beau projet en théorie, mais pour que ça fonctionne, il faut se donner les moyens humains et financiers », a fait valoir Sandrine, directrice d'une école maternelle en Ille-et-Vilaine, mobilisée à Rennes. Les AESH étaient 125 500 à la rentrée 2021, un chiffre qui a augmenté de 35% en cinq ans, selon le ministère de l'Éducation, tandis que plus de 400 000 élèves en situation de handicap étaient scolarisés en septembre.