AESH : les députés voteront-ils la hausse des salaires?

Pour les AESH, une hausse des salaires et un CDI dès le recrutement, voici ce que tente de faire voter le groupe Socialistes les 12 et 20 janvier 2022 à l'Assemblée nationale, quelques jours avant l'appel à la grève lancé par la profession.

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DERNIERE MINUTE DU 20 JANVIER 2022
Peine perdue ! Les députés LREM et MoDem ont fait capoter la tentative, refusant de revenir sur le texte initial qui prévoyait, en trois articles, la CDIsation immédiate, une prime REP+, l'amélioration des conditions de travail... « La majorité a argumenté en rappelant avoir augmenté les salaires (32 euros brut par mois) et donné une prime aux AESH référents (seuls 0,02 % sont concernés) », relaie Michèle Victory, la députée socialiste de l'Ardèche qui a porté cette proposition de loi. Pas de réponse de la secrétaire chargée de l'Education prioritaire sur la possibilité d'accorder les primes REP+ dont bénéficient pourtant toutes les catégories de personnels. Seule « petite avancée », les AESH pourraient être embauchés en CDI au bout de trois ans (au lieu de six actuellement). Pour que la loi soit applicable, le Sénat doit maintenant l'inscrire à son ordre du jour (ce qui n'est pas gagné) et voter cet article conforme. Ensuite, il faudra qu'un décret soit pris... « Le chemin est encore long », s'impatiente Michèle Victory, qui espérait un dénouement avant l'élection présidentielle.


DERNIERE MINUTE DU 12 JANVIER 2022

La proposition de loi a été examinée en fin de matinée en commission des Affaires sociales et adoptée... « mais vidée de son contenu », déplore Michèle Victory, députée socialiste qui en est à l'origine. Selon elle, « les députés de la majorité ont supprimé les alinéas relatifs aux primes et au taux d'encadrement et réécrivent le texte en laissant la possibilité d'accorder un CDI après 3 ans pour les AESH (contre 6 aujourd'hui) et 6 ans pour les AED, ce qui est très en deçà des propositions et revendications des personnels. » Prochaine étape ? C'est cette nouvelle version corrigée qui doit être examinée en séance publique à l'Assemblée le 20 janvier prochain. La députée compte bien proposer des amendements afin de rétablir son texte initial, espérant également que la présence de membres du gouvernement dans l'hémicycle ce jour-là permettra d'avoir des échanges plus constructifs qu'en commission.

ARTICLE INITIAL DU 10 JANVIER 2022
A la rentrée 2021, plus de 125 000 accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) épaulent plus de 400 000 élèves en situation de handicap. Cette force vive, en augmentation constante, reste pourtant le « parent pauvre » de l'Education nationale. Le 12 janvier 2022, en commission des affaires culturelles et de l'éducation, et le 20 janvier, en séance publique, l'Assemblée nationale examinera une proposition de loi portée par Michèle Victory, députée de l'Ardèche, dans le cadre de la « niche parlementaire » du groupe Socialistes et apparentés. Elle vise, en trois articles (en lien ci-dessous), à « lutter contre la précarité des AESH », à plus de 92 % des femmes. La proposition concerne également les 63 000 assistants d'éducation (AED), ceux qu'on appelle communément les « pions ».

Peut (vraiment) mieux faire !

Si les AESH sont les chevilles ouvrières de l'école inclusive, et malgré de nombreuses mesures favorables prises ces dernières années (augmentation des salaires, recrutement en nombre, 60 heures de formation), leur situation reste, selon la profession, trop précaire : temps partiels imposés, salaires insuffisants (en moyenne 760 euros par mois, très en-deçà du seuil de pauvreté en France), pas de véritable statut de la Fonction publique et pas d'évolution de carrière. Par ailleurs, ils peuvent désormais accéder à un CDI mais seulement après deux CDD de trois ans. Faisant écho aux revendications des syndicats, ils n'ont pas, selon les auteurs de la proposition de loi, la « reconnaissance qu'ils méritent », ce qui oblige à être « plus ambitieux ». Le groupe Socialistes soumet donc aux votes des députés la possibilité de les « CDIser » dès leur embauche, de « revaloriser leurs salaires » et d'accorder à ceux qui exercent en REP (réseau d'éducation prioritaire) et REP+ une prime spécifique comme c'est déjà le cas pour les enseignants. Après avoir entendu les revendications de collectifs d'AESH et AED, la députée a également ajouté deux autres propositions : une meilleure prise en compte des temps de préparation des AESH dans leurs contrats de travail et la définition d'un taux d'encadrement minimal des élèves par les AED. Peu de chance malgré tout de convaincre leurs confrères des autres partis qui, dans l'hémicycle, seront majoritaires...


Pour crier leur colère, les AESH sont descendus dans la rue en avril et juin 2021 puis, plus massivement, en octobre 2021 (article en lien ci-dessous). En 2022, le combat continue avec un appel à la grève lancé par plusieurs syndicats le 27 janvier 2022.

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